Le président Moncef Marzouki a effectué, jeudi matin, une visite surprise au Marché de gros de Bir El Kassaâ. Un accueil chaleureux lui a été réservé. Et fait inédit : Sidna El Moncef a eu droit au baisemain.
On a déjà tout vu en Tunisie depuis la révolution, mais de là à imaginer qu’on en vienne là...
«Tahya Ethawra» (Vive la révolution), «Yahya Erraïs» (Vive le président), «Yahia Marzouki» (Vive Marzouki), «Rabbi Ytawel ômrek» (que Dieu vous donne longue vie)…, a lancé la foule au président de la république qui a effectué, tôt le matin, une visite inopinée au marché de gros. Certains présents se sont permis de lui faire même le baisemain, comme on voit dans certaines monarchies orientales. On n’a jamais vu cela sous Bourguiba ni sous Ben Ali, qui régnaient pourtant sur une «joumloukiya», un néologisme créé par Marzouki pour railler les républiques quasi-monarchiques créés par ces derniers.
A la criée, grossistes, «habbata» (intermédiaires) et autres producteurs et fournisseurs du plus grand marché de gros dans le pays lançaient aussi, sans ironie aucune: «El felfel (piment) à 2.600 millimes», «Tmatem (tomate) à 2500 millimes»…
Les uns ont eu la «chance de leur vie de serrer la main au président», les autres de loin, ont demandé, au passage à M. Marzouki, d’assainir le marché. Et surtout de lutter contre tout ce qui fait flamber les prix des produits.
Le 22 février, le ministre de l’Intérieur Ali Lârayedh, qui était accompagné notamment de Bechir Zaâfouri, ministre délégué chargé du Commerce, et de Habib Jemli, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Agriculture, avait effectué, lui aussi, une visite inopinée à 6 heures du matin au marché de gros de Bir El Kassaâ pour parler des solutions à mettre en place pour lutter contre la hausse des prix, notamment en se mobilisant pour plus de contrôle économique.
Au marché de gros, l’année 2011 a été ponctuée de plusieurs grèves. Les ouvriers et commerçants de plusieurs pavillons (1-2-3-5-6) ont toujours contesté contre l’autorisation privilégiée aux commerçants du pavillon n°4. Mais ceci est une autre affaire.
Z. A.