«On a décidé de fermer la prison Ennadhour pour la convertir en musée. C’est la volonté du gouvernement pour rompre avec le passé», a dit le ministre de la Justice, en présence notamment de la tante et la sœur de Sakher El Materi.
C’était lors de la journée d’information organisée dimanche matin par le ministre de la Justice.
Les journalistes et défenseurs des droits de l’homme ont eu droit à une visite guidée jusqu’aux cellules creusées dans le sous-sol de cette prison se trouvant dans la région de Bizerte.
A cette occasion, le ministère a invité les anciens prisonniers (des Youssefistes, des nationalistes arabes, des militants de la gauche et des islamistes) qui ont grandement souffert par les conditions de leur détention (geôles sombres, humides) pendant les années Bourguiba et Ben Ali. Plusieurs parmi eux n’ont pas pu retenir leurs larmes en se rendant à cette prison où ils ont passé une partie de leur vie.
Les journalistes se trouvant parmi les invités ont constaté la présence de la soeur et la tante de Sakher El Materi, gendre de l’ancien président, en fuite depuis la révolution et qui vit actuellement à Qatar.
Interrogé par certains de nos confrères à propos de la présence des Materi – dont le père de Skher, Moncef, lui-même en fuite en France, a vécu dans cette prison, après avoir trempé dans un projet de putsch militaire contre l’ancien président Bourguiba –, alors que le gouvernement a décidé de rompre définitivement avec le passé, le ministre Noureddine Bhiri s’est abstenu de répondre et a préféré le silence.
Z. A.