Pour rassembler le maximum de gens au 1er meeting de Youssef Qaradhaoui, jeudi à Rades, Rached Ghannouchi a fait comme Ben Ali en mettant à la disposition de ses militants des moyens de transport public.
Le président de l’Union mondiale des oulémas musulmans, et prédicateur vedette de la chaîne de la télévision qatarie Al-Jazira, a été invité par le parti islamiste Ennahdha et non par l’Etat tunisien. Dans le Grand Tunis, pas moins de 21 bus ont été mis à la disposition de ceux qui ont souhaité assister au meeting. On a compté 7 à Mannouba, 7 à Tunis et 7 autres à l’Ariana.
Beaucoup de Tunisiens, que ce recours aux équipements de l’Etat pour servir une manifestation censée être privée, a beaucoup choqué, s’interrogent aussi sur la note de frais de cette invitation et qui va l’honorer. Serait-elle aussi payée par le ministère du Transport et sur le budget de l’Etat, qui ne trouve pas assez d’argent pour les chômeurs et les pauvres?
Sur les réseaux sociaux, les internautes sont en train de partager les déclarations ou ce même Youssef Qaradhaoui faisait l’éloge de l’ancien président Ben Ali quand ce dernier était aux commandes du pays. Et de commenter ironiquement les déclarations de Rached Ghannouchi au moment où il accueillait ce théologien ami des présidents et des princes, jeudi 3 mai à l’aéroport de Tunis Carthage, affirmant que la révolution tunisienne doit beaucoup à son invité. En effet, dit comme ça…
Pour revenir au meeting de Rades, et malgré la générosité de Ghannouchi – puisant dans les poches du contribuable tunisien, l’immense salle de sport de Rades n’a pas pu vraiment être remplie. Si c’était un fiasco et de l’argent jeté par la fenêtre…
Au programme de la visite de Youssef Qaradhaoui en Tunisie, du 3 au 6 mai, d’autres meetings à Sousse, Kairouan, Gabes… Pour dire quoi? Pour mobiliser qui? Et en faveur de quelle partie ou parti? Les lecteurs (et prochains électeurs) jugeront…
I. B.