Le meurtre, mercredi à Bouhajla, de l’agent de police par deux délinquants à bord d’une voiture serait considéré par le ministère de l’Intérieur comme… un accident de la route. Les collègues du défunt, en colère, se sont retirés de la ville.
Les forces de la sécurité intérieure (garde nationale et police) se sont retirées jeudi soir de Bouhajla (Kairouan, centre), en guise de protestation contre leur administration. Cette dernière a considéré que la mort de Jalloul Issaoui (44 ans et père de 4 enfants) est due à… un accident de la route.
Selon une source syndicale, les agents de police de la place ont une autre version des faits. Ils affirment que le meurtre a été prémédité par deux vendeurs d’alcool et qu’ils ont toutes les preuves indiquant que le meurtre a eu lieu alors que le défunt était en exercice.
«Notre collègue était un homme digne et droit. Celui qui l’a renversé était son cousin maternel. Un cousin, certes, mais la victime était tellement droite qu’elle n’a pas hésité un instant à l’arrêter. Deux jours après l’arrestation, l’intéressé a été libéré. Le jour du meurtre, ce dernier est allé à l’épouse du défunt pour lui annoncer que son mari va payer. En effet, avec son compagnon, il ne s’est pas contenté de renverser l’agent de police, mais il est descendu de la voiture et lui a asséné des coups sur la tête et la nuque», a dit à Kapitalis une source du corps de la police.
«Notre collègue n’a pas été encore enterré. Le ministre de l’Intérieur Ali Lârayedh n’a pas daigné être présent à l’inhumation, il a envoyé Ridha Ben Cheikh, son secrétaire d’Etat. Ceci n’a pas été bien accueilli et la famille du défunt et celle de la police a décidé le report de l’enterrement, dans l’espoir de voir le ministre de tutelle et le président de l’Assemblée nationale constituante (Anc) aux funérailles», a précisé notre interlocuteur. Et d’ajouter qu’aujourd’hui, la police s’est retirée non seulement de Bouhajla mais elle est absente dans tout le gouvernorat de Kairouan.
Z. A.