L’inusable vieux routier de la politique, l’ex-super ministre de Bourguiba, Ahmed Ben Salah, s’est fait élire, dimanche, président du Mouvement de l’unité Populaire (Mup).
A 86 ans, l’ex-secrétaire général de l’Ugtt (1952-1956), devenu ministre (avec le titre de secrétaire d’État) de la Santé publique et des Affaires sociales (1956), puis du Plan et des Finances (1961), puis de l’Education nationale (1967) avant d’être limogé, en 1969, jugé et condamné en 1970 à dix ans de travaux forcés n’est pas homme à lâcher prise. Evadé de prison en 1973, il a passé quinze ans d’exil en Europe, puis, après un bref retour au pays en 1988, il en passé dix autres, sous le règne Ben Ali, qui l’a empêché de reprendre des activités politiques, entre 1990 et 2000.
Le Mup, qu’il a fondé dans les années 1980, lors qu’il était en exil, a connu un parcours erratique. Il l’a, pour ainsi dire, refondé, au lendemain de la chute de Ben Ali et de la libéralisation de la vie politique. Les travaux du 1er congrès national de ce parti dans sa nouvelle configuration se sont tenus, les 12 et 13 mai, à Tunis, avec la participation de 120 congressistes, représentant 24 régions de l’intérieur du pays ainsi que des sections à l’étranger.
A cette occasion, les membres du Conseil national du Mouvement ont été élus, de même que les membres de la commission nationale de contrôle des finances et de celle de la réglementation, indique un communiqué du Mouvement rendu public lundi, précisant que l’élection des commissions permanentes, du Bureau politique et du secrétaire général du Mouvement aura lieu, le dimanche 20 mai.
Après la constitution des commissions ad hoc chargées de la discussion des projets de motion et de règlement intérieur et leur présentation à la séance plénière pour débat, toutes les motions soumises au congrès ainsi que le règlement intérieur ont été adoptés, ainsi que l'amendement du statut du Mup.
Ce regain d’activisme à la tête de son parti va rajeunir davantage Ahmed Ben Salah qui, à l’instar de son ex-collègue du gouvernement Bouguiba, l’ex-Premier ministre Béji Caïd Essebsi, ne pense pas que l’homme politique adroit à la retraite.
I. B.