Le chef du gouvernement provisoire part en guerre contre des «groupes», «usurpateurs des aspirations des Tunisiens pour la liberté et la justice», et qui font des «surenchères»!
Dans l’allocution qu’il a prononcée, lors de la cérémonie officielle de fin mission de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie), vendredi, au Palais des Congrès à Tunis, Hamadi Jebali a évoqué l’importance des défis politiques auxquels est confrontée la Tunisie, mais il n’a pas pu s’empêcher de guerroyer, une nouvelle fois, contre une armée de l’hombre.
M. Jebali a cru, en effet, devoir dénoncer «les surenchères qui émergent de toute part» et accuser «des groupes», sans les identifier, d’être des «usurpateurs des aspirations des Tunisiens pour la liberté et la justice» et qui cherchent, selon lui, à imposer «des modèles de société étrangers à notre patrimoine de modération et de tolérance».
Il ne faut pas être grand imam pour identifier ces «usurpateurs» désignés à la vindicte du 6e calife: les laïcs et les modernistes («couffin» dans lequel on peut mettre, indifféremment, les libéraux et les gauchistes, défenseurs du modèle réformiste tunisien vieux de deux siècles), qui, selon lui, veulent imposer des modèles… importés de l’étranger.
Le modèle wahhabite que M. Jebali, «radhia allahou ânhou» (que Dieu l’agrée!) et ses camarades nahdhaouis veulent mettre en place en Tunisie, avec son cortège de niqabs noirs, de qamis saoudiens et de longues barbes afghanes, est, bien entendu, bien chez lui, dans notre pays, le Tunisistan.
Imed Bahri