L’Ugtt refuse que l’année 2012 soit une «année blanche» où les conséquences de la crise sont supportées, uniquement, par les travailleurs et les catégories démunies.
L’Union générale tunisienne du travail (Ugtt) a publié, vendredi, une déclaration, dans laquelle, elle met l’accent sur la nécessité de parachever, dans les plus brefs délais, les négociations pour les augmentations salariales et de faire en sorte qu’elles portent sur une seule année, refusant que l’année 2012 soit une «année blanche» (traduire : sans augmentations salariales) où les conséquences de la crise sont supportées, uniquement, par les travailleurs et les catégories démunies.
La principale centrale syndicale tunisienne répond ainsi à Mohamed Abbou, ministre chargé de la Réforme administrative, qui a déclaré, le 16 mai, que le gouvernement ne prévoit d’augmentations salariales en 2012. «Les priorités du gouvernement Hamadi Jebali consistent à créer des emplois pour les chômeurs et à améliorer la situation dans les régions défavorisées, qui ont été le berceau de la révolution», avait déclaré M. Abbou, écartant ainsi la possibilité d’augmentations salariales en 2012, comme l’exigent les syndicats.
Dans sa déclaration, publiée à l’issue de la réunion, jeudi, à Tunis, de son bureau exécutif élargi, l’Ugtt a, par ailleurs, mis en garde contre tout désengagement vis-à-vis des conventions générales et sectorielles établies et la lenteur dans la mise en application de ces conventions.
La centrale a réaffirmé, par la même occasion son attachement au consensus comme principe dans le règlement des questions liées aux choix économiques et sociaux, au modèle de développement et à la politique de l’emploi, appelant à l’élaboration d’une feuille de route pour mettre fin rapidement à la deuxième phase de transition, ainsi qu’à l’accélération de la rédaction de la constitution, à la formation de la haute instance indépendante pour les élections et à la promulgation de la loi électorale.
Sur un autre plan, l’Ugtt rejette la plupart des nominations à la tête des directions locales, régionales et centrales et des entreprises nationales, les qualifiant de nominations basées sur l’appartenance partisane et la loyauté politique et non pas sur la compétence, le mérite et l’intérêt général.
L’Ugtt exprime, dans cette déclaration, son soutien aux revendications «populaires légitimes» dans plusieurs régions et fait savoir que l’Union s’oppose aux actions qui «portent atteinte au droit au travail, menacent la sécurité des travailleurs et aggravent l’instabilité dans le pays».
I. B. (avec Tap).
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