Après évaluation des résultats, le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle va réviser le programme Amal. Ce qui n’est pas pour plaire aux 140.000 diplômés sans emploi qui en ont bénéficié.


Le programme Amal de recherche active d’emploi, qui fait bénéficier les jeunes diplômés d’une allocation de 200 dinars par mois, durant une année maximum, suscite, aujourd’hui plusieurs interrogations. Il ne va pas être arrêté, comme envisagé au départ, au terme d’une année, qui s’achève le 31 mars, mais seulement révisé. Ce qui suscite néanmoins quelques craintes chez ceux qui en ont bénéficié jusque là.

A la radio, à la télévision et sur les journaux, le ministre de l’Emploi n’a pas cessé d’indiquer qu’après avoir examiné le programme Amal, des efforts sont en train d'être déployés afin de remplacer cette allocation par une pension destinée à encourager l’emploi et la création de sources de revenu.

Qui bénéficiera de la pension ?

Cette pension sera versée aux ayants-droits selon des critères bien précis et qui seront annoncés à la fin de ce mois. Une attention particulière sera accordée aux jeunes issus des régions défavorisées, a-t-il ajouté.

Un programme destiné à favoriser l’intégration des bénéficiaires de cette allocation dans le marché de l’emploi est d’ailleurs en cours d’élaboration. Il comportera le volet formation (théorique et pratique) et encourage le stagiaire à la création de projets privés financés par le ministère dans les métiers de proximité (soutien scolaire, participation à des projets d’intérêt public, contribution à des activités associatives, etc.).

6.000 diplômés ont trouvé un emploi en 2011

Cherchant à plaider la nouvelle formule, Abdelwahab Maâtar a notamment précisé que le gouvernement n’a jamais envisagé la suppression de l’allocation octroyée aux jeunes à la recherche d’emploi. Et d’ajouter que sa révision est dictée par les résultats de l’évaluation réalisée par le gouvernement actuel avec l’aide des composantes de la société civile.

Selon lui, cette évaluation a montré que l’allocation Amal, qui a coûté 300 millions de dinars empruntés à la Banque mondiale, n’a pas permis d’atteindre les objectifs escomptés tant au niveau du public ciblé que de celui des opportunités d’emploi, ou des stages trouvés.

En 2012, environ 60.000 nouveaux diplômés des universités et des centres de formation ont rejoint la liste des demandeurs d’emploi. Le nombre des bénéficiaires de l’allocation Amal est ainsi porté à 200.000, nécessitant une enveloppe de 500 millions, explique le ministre. Ce n’est pas possible. Mais le plus dur c’est de convaincre ces milliers de diplômés qui se sont habitués à cette allocation.

Cas par cas et les prioritaires passeront avant

Au sujet de la demande de créer un Fonds pour le chômage, M. Mâatar a mis l’accent sur la nécessité d’investir dans des projets générateurs d’emploi.

Concernant les recrutements dans le secteur public, le ministre a tenu à rassurer qu’une nouvelle loi sera bientôt présentée à l’Assemblée constituante et qu’elle tiendra compte de l’âge du candidat et de l’année d’obtention du diplôme. Il a affirmé que la priorité sera accordée aux familles des blessés et des martyrs de la révolution et à celles qui ont trois enfants ou plus au chômage.

I. B. (avec Tap).