Il n’y a pas d’autre voie en dehors de la chariâ, et l’islam doit régenter la foi, le mode de vie et le système politique… Tel est le crédo du parti salafiste Jibhat Al-Islah (Front de la Réforme).
Ce parti, qui a obtenu son visa en mai dernier, a tenu son premier meeting, dimanche, au Palais des congrès, à Tunis, sous la présidence de son fondateur, Mohamed Khouja.
La rencontre, organisée sur le thème-programme: «La chariâ notre voie, la réforme notre choix», s’est déroulé en présence d’un invité de marque, Rached Ghannouchi, le président d’Ennahdha, le parti islamiste au pouvoir. Y ont pris part aussi des hommes politiques, des avocats, des magistrats, ainsi que des représentants de la société civile, appartenant pour la plupart à la mouvance islamiste.
La rencontre a été l’occasion de souligner l’attachement des membres de Jibhat Al-Islah aux valeurs de la chariâ «en tant que croyance, mode de vie et système politique» et à l’islam comme une religion «applicable en tout temps et tout lieu».
C’est ce qu’a souligné Mohamed Khouja, qui a insisté sur la corrélation entre le religieux et le politique, sur la non séparation entre l’Etat et la religion et sur la consécration de la chariâ comme principale référence pour le système politique.
Haro sur la laïcité!
Foued Ben Salah, membre du bureau politique chargé des relations extérieures, a estimé, de son côté, que la démocratie dans sa conception laïque «autorise le pêché et interdit le halal au nom de la souveraineté du peuple». Il a ajouté que le droit de citoyenneté implique que des minorités peuvent gouverner alors que, dans la loi islamique, seuls les musulmans sont aptes à diriger la oumma (nation).
Prenant ensuite la parole, le porte-parole du parti, Salah Bouazizi, a appelé au dialogue et à l’entente – comme si, après les affirmations de son camarade Ben Salah, il pouvait y avoir encore dialogue et entente ! –, incitant les «jeunes de l’éveil islamique» à adhérer au processus de réforme et d’édification.
Pour sa part, Ezzedine Mosbah, autre haut cadre du parti salafiste, a mis l’accent sur l’attachement de son parti au système économique islamique tel que défini dans la chariâ, rejetant les choix économiques adoptés en Tunisie, au cours des dernières décennies, et ayant engendré un surendettement, un déficit du budget de l’Etat, une forte inflation et des inégalités sociales.
I. B. (avec Tap).