C'est, en résumé, ce qu'a expliqué Habib Ben Saad, président de l'Association professionnelle tunisienne des banques et des établissements financiers (Aptbef), à l'agence Tap.
«Pas de panique, les banques continueront à octroyer les crédits nécessaires à la consommation», a-t-il dit. Les mesures prises récemment par la Banque centrale de Tunisie (Bct), et énoncées dans la circulaire du 4 octobre dernier, sont provisoires et visent, essentiellement, à lutter contre l'inflation qui dépasse actuellement les 5,7% et à freiner la croissance des crédits à la consommation qui a atteint à la fin du mois de septembre dernier 33 à 34%», a expliqué M. Ben Saad à l'agence Tap.
La circulaire de la Banque centrale mal interprétée
«Ces mesures seront levées dès que nous aurons atteint un niveau de réserves de changes supérieur ou égal à 100 jours d'importation dans deux ou trois mois contre 94 jours à la date du 25 octobre et 113 jours à la fin de 2011», a-t-il fait savoir.
M. Ben Saad a estimé que le contenu de la circulaire a été mal interprété étant donné qu'il ne s'agit pas d'arrêter l'octroi des crédits mais seulement de limiter leur croissance.
«Les crédits aux particuliers représentent entre 25 et 30% de l'engagement global du secteur bancaire et nous y tenons vraiment mais nous devons limiter la croissance dans cette conjoncture difficile afin de servir l'intérêt du pays», a soutenu M. Ben Saad.
Le président de l'Aptbef, qui regroupe tous les établissements de crédits du pays, a souligné que tous les crédits accordés aux particuliers pour une durée de remboursement supérieure à 7 ans, à savoir les crédits habitat, construction ou extension, ne sont pas concernés par ces mesures.
Les crédits pour une voiture populaire inchangés
«Les crédits accordés pour l'acquisition d'une voiture populaire demeurent également inchangés et le client peut avoir un financement de 80% de la valeur de la voiture de la part de sa banque», a-t-il encore ajouté.
Par ailleurs, les voitures 5 chevaux et plus seront financés à hauteur de 60% seulement de leur valeur réelle, a- t-il fait savoir. «Pour les autres crédits de consommation, chaque banque agira à sa manière sans pour autant refuser l'octroi de crédits aux consommateurs. On sera obligé de faire quelques choix mais qui ne portent que sur 8 ou 10% des crédits. L'octroi de crédits peut être reporté mais non refusé.»
«Le rachat de crédit sera probablement suspendu et le débit au compte, qui représente 2,6% des crédits à la consommation, n'est pas du tout concerné», a-t-il précisé. Et d'expliquer: «Concrètement, les banques maintiendront l'octroi de crédits de consommation dont la valeur est égale aux recouvrement annuel des anciens crédits, soit un milliard».
I. B. (avec Tap)