Des marchands de légumes et de viandes à la Cité Ettadhamen (à l'ouest de Tunis) se moquent royalement de la loi et des prix fixés par le ministère du Commerce. «Rendez-nous Ben Ali et on va faire baisser les prix», répliquent-ils, moqueurs.

C'est ce qu'a déclaré, mercredi, sur les ondes de Express FM, l'un de nos collègues qui s'est rendu aujourd'hui à ce marché pour voir les prix du jour.

«Nous-nous sommes déplacés aujourd'hui au marché de ce quartier populaire. Nous avons remarqué que les prix surtout de la viande blanche (poulet) étaient exorbitants et ne correspondant pas à ceux que le ministère a fixés. Vous imaginez la réponse de certains revendeurs au détail! ''Rendez-nous Ben Ali et nous allons baisser les prix'. Nous ne comprenons plus leur comportement et que cherchent-ils exactement à transmettre», a dit notre collègue, très dépité, ajoutant que «les agents de contrôle économique auraient du mal à pénétrer dans un tel marché.»

«Rendez-nous Ben Ali» : cette phrase peut avoir deux significations. Ou bien ces marchands n'ont plus peur de la loi comme ce fut le cas sous le régime de Ben Ali ou parce qu'ils réclament le retour de l'ex-dictateur parce que la vie était beaucoup moins chère.

Dans les deux sens, le message envoyé au gouvernement actuel est implacable.

Z. A.