La pénurie de lait persiste, malgré les récentes importations de Slovénie, et le problème devient lancinant pour le consommateur, et notamment pour les parents ayant des enfants.
Le directeur du commerce intérieur, Khaled Ben Abdallah, a expliqué à l'agence Tap que «l'importation hebdomadaire de lait de Slovénie, dont la quantité varie entre 250 et 300.000 litres, n'a pas eu lieu cette semaine, en raison des festivités de fin d'année, en Europe». Et d'ajouter que «d'ici le début de la semaine prochaine, cette importation reprendra, ce qui permettra de résoudre, en partie, le problème du manque de lait». Parallèlement, le ministère du Commerce a accordé des autorisations à des sociétés privées de commerce international pour l'importation de 4 millions de litres de lait supplémentaires, de Turquie, et ce, à partir du 10 janvier courant. Ces entreprises bénéficieront de l'exonération des droits de douane et de la Tva, afin d'aligner le prix du lait importé à celui de la production locale.
M. Ben Abdallah rappelle que les besoins nationaux en ce produit sont estimés à environ 1,5 million de litres par jour, qui ne peuvent pas être satisfaits, en cette période, coïncidant avec celle de la basse lactation (de septembre à janvier).
La production, durant cette période, ne dépasse pas 1,2 million de litres par jour, ce qui entraine un manque d'environ 300.000 litres quotidiennement. «D'habitude, le stock régulateur nous permet de faire face à pareille pénurie. Cette année, ledit stock, de 37 millions de litre de lait, a été épuisé plus tôt», a expliqué le responsable.
De plus, le stockage de ce produit par certaines grandes surfaces mais aussi par les petits commerces qui effectuent, ensuite, des ventes conditionnées, a aggravé la situation du marché du lait.
Au problème de la spéculation, s'ajoutent la contrebande vers la Libye et la frénésie d'achat du consommateur tunisien qu'affole la pénurie.
Pour le directeur des études et du marketing au Groupement interprofessionnel des viandes rouges et du lait (Givlait), Kamel Rjaibi, «la persistance de la pénurie de lait résulte du comportement du consommateur qui s'est montré de plus en plus avide, faisant des réserves importantes de cette denrée dépassant de loin ses besoins».
Se voulant rassurant, M. Ben Abdallah annonce qu'«à partir de la fin janvier, nous commencerons à résoudre, définitivement, ce casse-tête, en optant pour la constitution des stocks régulateurs pour parer à tout imprévu».
Une tournée dans les grands surfaces de Tunis, permet de constater que la pénurie persiste au niveau du lait, alors que les produits dérivés (yaourt, beurre, fromage...) sont disponibles en abondance, ce qui pose aussi le problème des priorités de la filière laitière, dont les producteurs ne semblent pas tenir compte.
I. B. (avec Tap).