Cette annonce a soulagé les milieux d’affaires dont l’inquiétude allait grandissante à l’approche de la date prévue pour la suspension des principaux services du BlackBerry (messagerie, Internet, courriel) aux Émirats, qui comptent quelque 500.000 utilisateurs sur une population d’environ six millions.
«Les services du BlackBerry se poursuivront comme à l’accoutumée et ne seront pas suspendus le 11 octobre», a annoncé l'Autorité de contrôle des télécommunications (Tra) dans un communiqué diffusé par l’agence officielle Wam. «Les services du BlackBerry sont désormais conformes aux règles en vigueur aux Émirats arabes unis», a ajouté la Tra, en soulignant que le constructeur Rim avait «fait preuve de coopération pour parvenir à cette solution». Contacté par l’Afp, ce dernier n’a pas fait de commentaire dans l’immédiat.
175 pays pourraient demander les mêmes privilèges
La Tra avait annoncé, en août, son intention de suspendre les principaux services du BlackBerry le 11 octobre, si un accord n’était pas trouvé avec son constructeur sur la surveillance des contenus des échanges. L’Autorité avait affirmé que les mobiles de Rim permettaient «aux individus de commettre des violations sans risque de poursuites, ce qui pourrait aboutir à des implications dangereuses pour la sécurité nationale, judiciaire et sociale». L’appareil, selon les experts, a un niveau de cryptage des données qui rend très difficile la surveillance de leurs utilisateurs. Des négociations avaient été ensuite engagées entre Tra et Rim, avec l’espoir de parvenir à un compromis.
Rim a toujours nié offrir des solutions spécifiques aux pays souhaitant accéder à des données cryptées. Mais le ‘‘Wall Street Journal’’ avait affirmé en septembre que le constructeur canadien collaborait avec le gouvernement indien pour permettre une surveillance des données échangées par les utilisateurs. L’Arabie saoudite avait pour sa part annoncé en août le maintien du service messagerie de BlackBerry et la poursuite des discussions sur le cadre réglementaire lui permettant de surveiller le contenu des échanges.
Pris en tenailles entre la crainte de perdre des clients et/ou de nuire à sa réputation de sûreté auprès des entreprises, Rim semble déjà piégé, car il va devoir accorder les mêmes privilèges à plus de 175 pays utilisant le BlackBerry.