Le prix de la bière ne subira pas une nouvelle taxe de 100 millimes la bouteille, comme l’ont relayé certains médias, a assuré le ministre des Finances Elyes Fakhfakh à l'agence Tap.
Le projet de loi de finance 2014 ne prévoit pas une taxe de 100 millime sur le prix de la bouteille de bière, a précisé le ministre en marge de la réunion du Conseil supérieur de la fiscalité, ajoutant qu'il s'agissait d'une proposition qui n'a pas été adoptée. Le 6 octobre, la Société de fabrication des boissons de Tunisie (SFBT), principal opérateur du marché de boissons dans le pays, a publié dans les journaux une lettre ouverte adressée au gouvernement et à l’Assemblée nationale constituante (ANC), dans laquelle elle a exprimé son refus de l'instauration de la nouvelle taxe et critiqué la démarche gouvernementale en la matière. Elle a aussi rappelé les retombées négatives d’une telle mesure. Surtout que la taxe sur la bière en bouteille a augmenté de 70% en février 2011, la faisant passer de 430 à 730 millimes, soit près de 3 fois (+290%) du prix de vente hors taxes. Le Pdg de la SFBT Hamadi Bousbiaa, a indiqué que la proposition d'une nouvelle taxe a suscité le mécontentement des agents de la société, d'autant que l'Etat avait déjà adopté d'autres taxes présentées, également, comme étant des propositions. Le prix de la bière s'élève actuellement, dans les grands surfaces à 1.395 millimes la canette et à 1.650 millimes la bouteille. Entre 2012 et 2013, l'augmentation du prix de la bouteille a atteint 44% provoquant une baisse des ventes de 28%, a précisé le Pdg de la SFBT, cité par l’agence Tap, faisant savoir que la hausse de prix incitera les consommateurs à se ravitailler auprès de la contrebande, proposant le produit à un prix modeste, ce qui est de nature à favoriser le commerce parallèle et à porter préjudice à la société qui emploie plus de 6.000 agents. Pour M. Bousbiaa, une éventuelle augmentation pourrait entraîner une baisse de production et une réduction des heures de travail, favoriser le chômage et les mouvements sociaux de protestation et contribuer à réduire les recettes de l'Etat. Le gouvernement a instauré cette taxe arguant que la bière est produite à partir du sucre subventionné, alors que le sucre contenu dans la bouteille ne représentant que 8 millimes, sans compter que certaines marques ne contiennent pas du tout de sucre, a précisé M. Bousbiaa. «Permettre aux industriels d'importer le sucre directement réduirait le coût», a-t-il ajouté, en suggérant à l'Etat de prendre des dispositions à même de consolider le budget de l'Etat 2014 sans léser le citoyen, comme l’instauration d’une taxe de 1% sur les opérations de vente et d'achat de devises, qui rapporterait au budget de l'Etat un milliard de dinars. «L'objectif du gouvernement est-il de consolider les ressources du budget de l'Etat ou de limiter la consommation de la bière pour des raisons politiques?», s’est interrogé M. Bousbiaa, mettant ainsi les pieds dans le plat. Au 2e trimestre 2013, le chiffre d'affaires de la SFBT, l’un des fleurons du marché des boissons, a progressé de 10,69%. Le chiffre d'affaires des boissons gazeuses destinées à l'exportation a progressé de 31,21 %. Le chiffre d'affaires de la bière locale a progressé, quant à lui, de 3,62% alors que les ventes de bière sans sucre destinée à l'exportation ont enregistré une hausse de 42,14% au cours de la même période. Z. A.
|