La vente conditionnée, sanctionnée par la loi, a encore de beaux jours devant elle. Certains commerçant, tel le patron d’un salon de thé à Riadh Andalous, la pratiquent sans état d’âme.
Un client, visiblement mécontent du racket qu’il a subi dans ce salon de thé, raconte sa mésaventure sur les réseaux sociaux et crée une chaîne de solidarité parmi les consommateurs. L’homme s’est vu refuser sa commande de verre de thé, le serveur voulant lui imposer un thé aux amandes ou aux pignons. Ayant refusé à son tour ce marketing au forceps, le serveur lui a demandé de faire une autre commande ou de quitter les lieux. Il s’est alors résigné à demander une bouteille d’eau (dont le prix, on l’imagine, est 5 fois supérieur à celui pratiqué par le supermarché d’en face), mais le serveur lui a expliqué que la bouteille d’eau est, de toute façon, obligatoire, et qu’il doit commander une autre consommation. Choqué, le client a refusé et s’est fait chasser comme un malpropre de l’établissement. Avant de le mettre à la porte, le gérant a pris le temps de lui expliquer que c’était la règle de la maison. Et elle est, bien sûr, au-dessus des lois. L’homme ayant partagé le témoignage de sa mésaventure sur les réseaux sociaux, d’autres internautes ayant été eux-mêmes victimes des pratiques du même salon de thé n’ont pas tardé à se manifester. Mohsen, jeune ingénieur, se souvient d’avoir été arnaqué dans ce même établissement où on lui a servi un lait mélangé à du sirop à la fraise à la place d’un milkshake. Il a protesté, mais en vain. Le gérant a refusé de lui changer la commande et a expliqué que c’était «à prendre ou à laisser», mais qu’il doit, dans tous les cas, payer. Salma, une jeune maman, habitant le quartier, explique à Kapitalis que le salon de thé a totalement changé de stratégie commerciale: «A son ouverture, l’année dernière, le service était nickel. Aujourd’hui, nous n’y allons plus car les prix ont flambé mais, surtout, le gérant est exécrable et pense avoir toujours raison. Il veut nous faire consommer ce que bon lui semble, et plus c’est cher, mieux il se porte», raconte-elle. Le salon de thé, aux allures italianisantes, s’appelle en français «Au bon endroit», mais il n’y a pas un autre endroit au monde qui a si mal porté son nom. Pour dénoncer les mauvaises pratiques commerciales et notamment la vente conditionnée, auprès du service de protection des consommateurs, rattaché au ministère du Commerce, un numéro vert est mis à la disposition des consommateurs, le 80.100.191. Alors ne vous privez pas : seule la délation peut faire changer les mauvaises habitudes des commerçants indélicats et véreux. Y. N. M. |