La Steg, dont les impayés ont augmenté de 29% en 2014, menace de ne plus fournir l’électricité pour les clients non payeurs.
C’est ce qu’a indiqué Mongi Bousbïi, responsable du recouvrement à la Société tunisienne de l'électricité et du gaz (Steg), précisant que ces impayés, en hausse continue depuis la révolution en 2011, ont atteint 493 millions de dinars (MD) en 2013 et 636,3 (MD) en 2014, contre «seulement» 172 MD en 2010, et ce malgré la campagne de recouvrement lancée par la Steg en 2014, dans toutes les régions du pays, sous le slogan «Payez aujourd'hui pour garantir l'énergie de demain». Les coupures annoncées concerneront tous les clients non payeurs (ménages, établissements publics ou entreprises industrielles), a affirmé, samedi 23 janvier 2015, M. Bousbïi à l'agence Tap, précisant que cette mesure a déjà concerné deux entreprises publiques. Les clients/ménages (basse tension) détiennent la plus grande part des sommes dues à la Steg, soit environ 340 MD, suivis par les établissements publics (93,4 MD), les dettes objet de contentieux (devant la justice, 47 MD), et celles du secteur industriel (26,5 MD, dont 3 MD d’impayés d'une briqueterie). Parmi les entreprises et établissements publics, dont les impayés ont atteint une somme globale de 81 MD, figurent la Société des celluloses et de papier alfa (36 MD), la société El-Fouledh (28 MD), la Société d'exploitation du canal et adductions des eaux du nord (5 MD) et la Société nationale des chemins de fer tunisiens (2,5MD). En dépit des facilités de payement consenties à plusieurs reprises par la Steg, des clients, notamment parmi les ménages (2 millions sur un total de 3,598 millions), refusent toujours de payer, a noté M. Bousbïi. «Le client ne paye pas ses factures, accumule les retards et lorsqu'il est informé du montant de ses dettes, il préfère laisser la situation en l’état», a-t-il fait encore remarquer, ajoutant que certains clients n'ont pas payé leurs factures d’électricité depuis 2010. Les établissements publics, quant à eux, sont invités annuellement par courrier à consacrer un budget pour leur consommation d'électricité lors de la préparation de leurs budgets annuels, mais ils font la sourde oreille et se contentent d'allouer des sommes infimes qui ne couvrent pas leur consommation réelle, a indiqué le responsable de la Steg. En 2015, l’entreprise publique compte poursuivre la campagne de sensibilisation sur les impayés et augmenter le nombre de ses agences (41 actuellement), afin de rapprocher les services des citoyens. Par ailleurs, la société va développer ses systèmes de distribution des factures et de messagerie courte (SMS), qui compte jusqu’à présent 600.000 abonnés. I. B. (avec Tap). |
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