SupermarchéPour soulager le pouvoir d’achat des citoyens, les prix de certains produits subventionnés pourraient être gelés pour une période minimum de 6 mois.

C’est ce qu’a annoncé le ministre du Commerce, Ridha Lahouel, dans un entretien avec l'agence Tap, samedi 28 février 2015, ajoutant que la Caisse générale de compensation supporterait, le cas échéant, les retombées financières de ce gel.

Cette mesure, qui figure parmi les 5 priorités du ministère du Commerce, et qui s'inscrit dans le cadre de son programme pour les 100 premiers jours du gouvernement Essid, vise à «stabiliser les prix des produits subventionnés et encadrés malgré une augmentation du coût de production des matières de base subventionnées», a-t-il précisé.

Maîtrise des prix

Le département du Commerce va s’employer à éviter toute augmentation des prix des produits subventionnés au cours de cette année 2015. Mieux : il va essayer, en concertation avec la profession, de réviser à la baisse les prix de certains de ces produits.

La maîtrise des prix est une responsabilité partagée entre l'administration, les organisations nationales et la profession, estime le ministre du Commerce.

«Parmi nos priorités, la réduction du taux d'inflation de 5,5%, en janvier 2015, à 5% à la fin mai prochain (période qui correspond au plan du gouvernement pour les 100 jours)», a déclaré le ministre.

L'effort sera également focalisé sur la réduction du déficit commercial de 14%, a-t-il également souligné, rappelant que ce déficit a été estimé, à la fin de 2014, à 13,6 milliards de dinars.

Autres priorités cités par le ministre, le maintien inchangés des prix de certains produits libéralisés, toujours en concertation avec la profession, l'intensification du contrôle économique au niveau des différents circuits de distribution et le suivi du trafic des produits les plus échangés avec les différents intervenants.

M. Lahouel a souligné, par ailleurs, que l'aggravation du déficit commercial constitue une préoccupation pour son département. Aussi des démarches seront-elles engagées pour intensifier le contrôle technique à l'importation et rationaliser les importations des produits de consommation déjà existant en Tunisie et qui ne sont pas destinés à la transformation.

Le ministre a aussi formulé le souhait de voir l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) adopter, le plutôt possible, le 3e programme d'appui à l'exportation qui concerne environ 1000 entreprises tunisiennes.

Mise à jour des réglementations

Autre priorité: l'adaptation des réglementations et lois tunisiennes au contexte international et aux engagements de la Tunisie avec l'extérieur.

Le ministre a évoqué, dans ce contexte, la nécessité d'amender la loi sur la concurrence et les prix, celle sur la sécurité sanitaire des aliments et les projets de lois visant la simplification des dispositions administratives et l’amélioration du climat d'affaires.

M. Lahouel estime que le décret régissant les élections des chambres de commerce et d'industrie doit être révisé et amendé lui aussi.

S'agissant de la situation du Conseil de la Concurrence, absent durant la dernière période de la scène commerciale, M. Lahouel a fait savoir que son département a déjà soumis des dossiers au conseil, affirmant avoir demandé au président de cette structure d'examiner plusieurs infractions concernant le monopole, le partage du marché et autres dépassements de la loi sur la concurrence et les prix.

«Dans toute économie libérale, le Conseil de la Concurrence doit jouer son rôle de régulateur», a conclu le ministre du Commerce.

I. B. (avec Tap).

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