Un poème dédié à Ramzi Bettibi (Winston Smith à Nawaat) qui observe une grève de la faim pour exiger le droit d’accès des journalistes aux procès des assassins présumés des martyrs de la révolution.
Par Dr Lilia Bouguira
Des gisants de pierre et de marbre sur le sol effrités
S’affairent autour de leur bouche des damnés
Un jeu hostile et endiablé
Une manne en béton emprisonne le nouveau-né
Le spectateur incrédule refuse sa levée
Du noir s’entremêle aux couleurs des nuits enténébrées
La crapule a posé en héros
L'homme de foi ou de loi embrasse le complot
A plusieurs, ils orchestrent le crime organisé
Un tir puis deux puis d’autres viennent nous saigner
Nous un peuple naïf et simplet
La vierge et l’impure s’échangent des baisers
La sève n’y étant pas préservée
Seul un chant de mort et des veillées
Le soleil à force d’avoir été présent est épuisé
Il se retire triste sur la pointe des pieds
Le spectacle est troublant
Le peuple de simplet se met récemment à la chasse des sorciers
Il découvre les gageurs et réalise l’hérésie
Il décide sans hésiter
De toucher la mort pour accrocher la vie.