Grâce au génie de son gouvernent actuel, la Tunisie offre à tous les Maghrébins une occasion unique, historique et généreuse pour réaliser le rêve d’un grand Maghreb uni, prospère et stable.
Par Salah Oueslati*
Tout le monde le sait, après la révolution et grâce au miracle économique, œuvre du génie de notre président provisoire et de son gouvernement de même nature, la Tunisie a atteint le plein emploi. Les usines ferment les unes après les autres faute de main d’œuvre suffisante. Nous lançons un cri de détresse à nos amis maghrébins pour qu’ils nous envoient leurs chômeurs et leurs populations désœuvrées afin de sauver notre économie et notre prospérité. Ils auront non seulement un emploi bien rémunéré, mais aussi une éducation de grande qualité pour leurs enfants grâce à un système éducatif mondialement connu pour les moyens dont ils dispose. Aucun problème pour se loger, des dizaine de milliers d’appartements vacants dans tout le pays en attente de repreneurs sont à leur disposition. Une promotion exceptionnelle: les trois premiers mois de loyer sont offerts aux 10.000 premiers arrivants. Il est bien connu, notre territoire est sous- peuplé et nous souffrons d’une surproduction agricole endémique, une petite dizaine de millions d’habitants de plus nous permettra d’apporter une solution efficace à tous ces problèmes.
Drapeaux de l'Uma.
Grâce à la générosité de notre gouvernement
Après la révolution la Tunisie a atteint un degré de stabilité et de sécurité inégalable dans le monde. Frères maghrébins, videz vos prisons, vos maisons d’arrêt et vos centres d’éducation pour jeunes délinquants récidivistes, nous sommes prêts à accueillir votre population carcérale. C’est un processus gagnant/gagnant : vous vous débarrassez d’une population indésirable et coûteuse et nous nous chargeons de l’accueillir pour en former de bons citoyens utiles à la société. Envoyez-nous aussi vos islamistes radicaux car grâce à nos prédicateurs éclairés, ils retrouveront le droit chemin de la rédemption et de la tolérance.
Chers Marocains, le conflit de Sahara occidental n’a que trop duré, des milliers de réfugiés sahraouis vivent dans des tentes en plein désert, dans des conditions effroyables, nous sommes prêts à leur ouvrir nos frontières afin de vous permettre d’annexer cette partie du territoire sans prendre le risque d’un referendum exigé par l’Onu et dont le résultat est incertain.
Frères Libyens, la guerre civile risque de conduire au démantèlement de votre pays, les tribus des Kadhafi et autres groupes qui ont soutenu l’ex-dictateur n’ont plus leur place chez vous. Grâce à la générosité de notre gouvernement provisoire nous sommes disposés à leur dérouler le tapis rouge afin de garantir la cohésion chez vous et dynamiser l’économie dans notre cher pays.
Frères Mauritaniens, votre pays a aussi souffert depuis des années des rebellions Touareg, une population rebelle qui rejette la vie sédentaire, nous disposons des moyens nécessaire pour garantir à cette population et ses enfants un avenir radieux.
Manifestation de diplômés chômeurs en Tunisie.
Le génie visionnaire de ceux qui nous gouvernent
Nous sommes un pays révolutionnaire, nous allons apprendre à toute cette population le b.a.-ba de la démocratie et surtout à bien voter, selon le principe bien connu, «on ne mord pas la main de celui qui vous a nourri». Cet apprentissage passe, dans un premier temps, par la participation aux élections locales, si l’expérience est concluante, elle sera élargie aux élections présidentielle et législative.
Chers Maghrébins, notre gouvernement, parce qu’il est révolutionnaire et parce qu’il est investi d’une mission suprême de sauvetage de l’Union du Maghreb arabe (Uma), est en droit de prendre une décision unilatérale; il n’est pas tenu de consulter vos gouvernements respectifs ou de leur demander leurs avis.
Grâce à l’inventivité, au génie et au caractère visionnaire de ceux qui nous gouvernent, tout devient possible. C’est une occasion unique, historique et généreuse qui vous est offerte pour réaliser le rêve d’un grand Maghreb uni, prospère et stable.
* Université de Poitiers, France.