L’auteur raconte l’arnaque dont il dit avoir été victime dans un café du quartier des Berges du lac de Tunis, où il s’était rendu avec la famille, le 16 juillet. Aventure qui lui a fait perdre le «Nord»…

Par Toumi Noômen*


Nous sommes arrivés vers 19 heures au café et, en faisant le tour des tables de la terrasse, nous avons remarqué que toutes portaient une pancarte avec la mention «Réservé». Un serveur est venu nous proposer une des places réservées et j’ai compris que c’était un subterfuge inventé pour choisir quels clients placer pour profiter de la vue sur le lac.

On a commandé deux sorbets, un cocktail de fruits et une crêpe au «miel». Quelques minutes après, le serveur est arrivé avec les sorbets, le cocktail, «une bouteille d’eau plate» et la facture. La crêpe, qui n’était pas encore servie, était déjà facturée. J’ai indiqué que je n’ai pas commandé de bouteille d’eau. «C’est la consommation de la table» et ce sont les directives du responsable du café, me répond-t-on (bientôt on nous facturera les chaises!). Devant mon refus obstiné, arguant que c’est de «la vente conditionnée» et que cela est «illégal», et mon insistance à vouloir rencontrer ce responsable, le serveur s’est décidé à aller parler à un de ses collègue avant de revenir débarrasser la bouteille d’eau, mais sans changer la facture, indiquant que le prix de la bouteille sera déduit au moment du règlement.

Nulle peine d’insister sur le fait que le serveur ne comprenait guerre le français ni l’anglais (le cocktail s’appelle Frutty Kiss et il a fallu le lui montrer sur la carte pour qu’il sache ce que c’est) dans un endroit supposé touristique et servir de la clientèle étrangère, entre autre.

Une heure après, ma crêpe n’est toujours arrivée pas. En allant demander au serveur la raison du retard, il m’informe qu’il va passer la commande (une heure qu’il a annoncé ça pour avoir une facture complète mais sans passer vraiment la commande). 5 minutes après, j’ai eu droit à une crêpe nature avec quelques gouttes de miel dessus. J’ai eu beau «feuilleter» la crêpe comme un livre, pour essayer de trouver une trace de miel à l’intérieur. J’ai, donc, payé une crêpe 10 fois son coût réel. Si vous aimez les arnaques, n’hésitez pas à aller dans ce café.

Les gens de la table à côté ont eu droit à la même histoire de la bouteille d’eau obligatoire. Ils ont essayé de résister, sans mentionner que c’était illégal, mais ils ont fini par se plier à l’obligation au prétexte qu’on ne peut retourner une bouteille «ouverte» (quel culot !)

Au moment de passer à la caisse, j’ai montré mon mécontentement en dénonçant les agissements qui m’ont choqué. Réponse du gérant ou propriétaire, avec beaucoup de mépris: «Tout ça pour une bouteille d’eau!». Il ne se contente pas de transgresser la loi, mais il a le culot de qualifier son client de… radin. Quand j’ai haussé le ton, il s’était plaint que je le fasse devant sa clientèle. Je lui ai alors clairement dit que s’il craignait pour son image, il n’avait qu’à respecter la loi, avant tout!

Pour résumer, je dirais que je suis allé prendre un rafraichissement avec ma famille chez un arnaqueur, culotté, avec un service minable, qui vole sa clientèle dans l’espoir de s’enrichir rapidement et amortir le coût de son commerce en un mois. Aujourd’hui, je comprends mieux pourquoi les tours opérateurs et les agences de voyage font venir les touristes en «all inclusive»: ils craignent pour leur image lorsque leurs clients se trouvent victimes de tels dépassements en série.

Un conseil, lorsque vous allez dans un café :

- refusez toute vente conditionnée et insistez sur le fait que c’est illégal en menaçant d’alerter l’Association de défense des consommateurs ;

- exigez une facture détaillée de ce que vous avez consommé ;

- en cas de dépassements, n’hésitez pas à les dénoncer auprès de vos amis, dans les journaux, les associations de consommateurs… voire même porter plainte à la justice.

* Consommateur avisé.