Notre ami Abderrazek Lejri vient d’être victime d’un nouveau plagiat, après celui commis, il y a quelques mois, par Nabil Allani et son magazine ‘‘Entreprises’’. La dénonciation publique est la moindre des sanctions pour les plagiaires.
Par Abderrazak Lejri
Une de mes connaissances m’a fait lire un hebdomadaire (auquel le qualificatif de torchon est trop tendre) qui paraît aujourd’hui 23 juillet 2012.
Qu’elle n’était ma surprise de constater qu’accolé à l’éditorial, en page 3 de cette presse de caniveau qui a pour nom Focus, de constater à la Une mon article sur l’extradition de Baghdadi Mahmoudi paru en Tunisie avec mon autorisation sur Kapitalis (Baghdadi Mahmoudi et les inextricables intérêts de la France, Tunisie et la Libye), le 5 juillet 2012, et qui avait été remonté de mon blog Médiapart à la rubrique «International», le 28 juin 2012 (L’extradition de Baghdadi Mahmoudi : une raison d’état commune à trois pays).
Le comble c’est que mon article (repris mot à mot) ne comporte aucune signature, comme d’ailleurs la majorité des billets qui sont publiés sur ce prétendu journal magazine dont le propriétaire est Néjib Lakenji et le rédacteur en chef Mohamed Ali Habbachi.
L’éditorialiste commence bien la carrière de son magazine qu’il dit vouloir «évolutif, constructif et porteur d’idéaux» (sic). S’il commence déjà par un grave plagiat dès le premier numéro, qui est truffé de textes copier-coller phagocytant des publications et ouvrages sans aucune citation des références, sans parler des crédits photos qui ne sont pas mentionnés.
Je fais partie des citoyens tunisiens qui vivent un grand désarroi compte tenu des évènements quotidiens que vit le pays, et si nous tenons le coup jusqu’à ce jour c’est bien grâce à la liberté d’expression enfin acquise grâce aux martyrs de la révolution.
Fâcheusement, devant les tentatives d’asservissement du gouvernement actuel des institutions de la justice, de l’Inric, de l’Isie, les agissements non professionnels de tels opportunistes risquent de conforter la justification de non indépendance de ces mêmes institutions, l’Etat s’appuyant sur l’argument que les médias pour ne prendre que cet exemple ne peuvent s’assainir d’eux-mêmes n’ayant pas le courage de balayer devant leurs portes.
L’information ayant été remontée, le propriétaire du journal a voulu me contacter pour m’informer que c’est le rédacteur en chef lui-même qui l’a informé que l’article était de lui!
Si réellement cela est vrai, il devrait le licencier sur le champ pour faute grave et dépassements du minimum des règles déontologiques concernant les droits d’auteur et de la profession de journaliste. Et pourquoi pas, comme vient de le faire l’Inric, de s’auto dissoudre car in fine c’est le propriétaire du journal qui assume toutes les responsabilités.
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