Pour des raisons purement électoralistes le gouvernement va commettre la plus grave faute de son mandat. L’engagement de 35.000 personnes va entrainer certainement une crise sans précédent dans la fonction publique.

Par Sami Remadi*


Pour mémoire, je cite les propos du ministre de la Réforme administrative démissionnaire, Mohamed Abbou: «Nous n’avons pas fait d’études, mais nous répondons à la demande de la révolution».

Donc, sans étude des besoins, sans réformes, sans contrôle interne, sans contrôle de qualité, sans accréditation, sans instaurer de nouvelles règles de gestion des ressources humaines… (par incompétences ou par ignorance), le gouvernement décide d’engager 35.000 personnes, et ce au lieu de promouvoir le partenariat public-privé pour désengager l’Etat.

Avec les nouveaux recrus, on aura en Tunisie 591.000 fonctionnaires soit 5,37% de la population, alors que dans les pays développés comme la suède, ce chiffre est de 2,7%, avec une tendance à la baisse.

Les chiffres publiés le 25 juillet par le Fonds monétaire international (Fmi) sont plus qu’alarmants: «La position extérieure de la Tunisie s’est affaiblie, le déficit du compte courant se creusant nettement à 7,3 % du Pib en 2011, (…) l’inflation a augmenté pour atteindre 5,7 % en avril 2012.»

Ces manœuvres purement électoralistes vont entrainer une hausse vertigineuse des dépenses de l’Etat, un accroissement de la dette, et des déséquilibres budgétaires irrécupérables.

Ainsi, nous appelons le gouvernement à plus de sagesse, plus de consultations, car on craint réellement une cessation de payement dans quelques mois, ce qui entrainera incontestablement des troubles sociaux incontrôlables.

* Président de l’Association tunisienne pour la transparence financière (Attf).