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Plus d’un an et demi sans nouvelle, plus de 2.000 portés disparus. Un lourd procès pour 8 d’entre eux sur Milan, un projet d’extermination de sang froid des harragas sans que la communauté mondiale ne bronche.

Par Dr Lilia Bouguira


Un ami m’a rabrouée en me disant que je ne sais parler que des blessés. Je me suis permis d’acquiescer car c’est un petit peu vrai.

Ce dossier m’a pris avec une grappe de citoyens pendant des mois et nous retient encore captifs tant qu’il n’a pas été dignement résolu dans aucun des gouvernements après Ben Ali.

Je me suis retrouvée à promettre de me retirer un petit peu mais en vain car chaque jour me prouve que nous devons rester soudés pour que l’essentiel reste toujours notre priorité.

Priorité encore est ce dossier des oubliés de Lampedusa comme disent les harragas de mon pays.

Je n’ai pas eu le temps de m’en occuper mais regarder ce soir une émission télé m’a fait prendre grandement conscience de la gravité de la situation, de la souffrance des parents et de la galère de ces enfants retenus en captivité.

J’ai une pensée pour les mamans et cela me fond le cœur. Des nuits sans sommeil, des larmes et des peurs.

Plus d’un an et demi sans nouvelle, plus de 2.000 portés disparus.

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Des immigrants de Tunisie sur l'ile italienne de Lampedusa

Un lourd procès pour 8 d’entre eux sur Milan, un projet d’extermination de sang froid des harragas et des malmenés sans que la communauté de part le monde ne bronche d’un cil.

Des autorités de part et d’autres autistes et sans ardeur.

On nous truande de fausses infos, de crépi de chignons et d’autres hostilités nous empêchant de pointer les problèmes véritables pour ne jamais retrouver les issues.

On nous gave en non stop de futilités et d’intox, de querelles de partis et d’idioties nous gardant loin de l’essentiel nous montant les uns contre les autres et nous faisant perdre l’élixir même de la révolution: la dignité pour laquelle notre peuple s’est soulevé et se soulèvera encore s’il le faut.

Tout cela est utilisé à bon escient comme diversion des masses.

Nos enfants se meurent par-ci par-là parce qu’on les oublie et qu’on fait exprès de les oublier.

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Immigrés clandestins dans l'île italienne de Lampedusa

Des camps de détention rappelant de près des camps de concentration mais le führer n’est plus Hitler ni Zaba mais nous et seulement nous par nos silences et nos imbécilités!

Faudra-t-il s’immoler et passer à l’acte pour adhérer à leur cause en faire des milliers de Bouazizi pour mieux les vitrines?

Je pense profondément que l’immigration clandestine fait plus de chouhadas (martyrs) mais des chouhadas à petit feu.

 

Vidéo.

 

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