altLes tentatives de mise au pas des médias publics et les procès contre les artistes sont le début d’un long processus de musèlement des citoyens, annonce  l’avènement d’une nouvelle dictature.

Par Emna Menif*


Les manœuvres de manipulation, de contrôle et de mise au pas des médias aussi bien publics que privés par le gouvernement, opérées au grand jour et sans plus aucune réserve et appuyées par le parti majoritaire au pouvoir, suscitent la plus vive inquiétude. Elles accompagnent une atteinte grave et sans précédent aux libertés d’expression et de création, dont les appels aux forces de sécurité pour interdire la publication des éditions des journaux Assabah, Assabah Al Osbouii et Le Temps, la censure de la chronique de Youssef Seddik, le communiqué publié par le directeur général de Dar Essabah ou le procès de l’artiste Nadia Jelassi, ne sont que le début d’un long processus de musèlement des citoyens et ne peuvent être que les annonciateurs d’une nouvelle dictature.

La violence exercée par les «extrémistes religieux» en toute impunité alimente cette nouvelle forme de terrorisme intellectuel que les Tunisiens découvrent à grande échelle et avec la bénédiction de la «troïka» (la coalition au pouvoir dominée par le parti islamiste Ennahdha, Ndlr).

Le mouvement Kolna Tounes condamne sans réserve toutes les formes de restriction des libertés et les menaces qu’elles font peser sur l’avenir démocratique de la Tunisie et sur l’émancipation des citoyens tunisiens.

Il appelle la classe politique, les acteurs de la société civile et tous les citoyens à la vigilance et à la mobilisation pour arrêter ce fléau qui menace notre révolution et fait le lit d’une dictature naissante.

* Présidente du mouvement Kolna Tounes.

 

* Le titre est de la rédaction.