altLe gouvernement annonce à cor et à cri avoir créé 61.000 emplois depuis le début de l’année. On s’en féliciterait sans doute si on pouvait avoir plus de détails.

Par Ahmed Mosbah*

 Interpellé par l’annonce du ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle concernant l’embauche de pas moins de 61.000 personnes. A priori, la performance est louable d’autant plus que les recrutements de cette année vont dépasser, dit-on, pour la première, fois le seuil de 100.000 emplois. Connaissant le secteur, je reste un peu sceptique face à ces chiffres pour les raisons que je vais expliciter ci-dessous.

Interrogé mercredi matin sur les ondes d’ExpressFM, Lamine Chakhari, ministre de l’Industrie, a annoncé, non sans fierté, que son département est en train d’embaucher pas moins de 1.900 personnes… qui vont s’ajouter aux 2.600 qui, bien qu’embauchés depuis plusieurs années, ne travaillent pas réellement.

Cette réflexion me conduit à interroger Abdelwaheb Maâtar sur les raisons qui l’ont amené à nous lancer ce chiffre de 61.000 emplois en 2012, qui ne veut absolument rien dire, tant qu’il n’est pas décliné par segment, à savoir: public/privé, contrat à durée indéterminé/stage de pré-emploi, intérim et autres formes d’emplois précaires;  par spécialité: médecins, enseignants, architectes, secrétaires, gardiens...

L'indication de la répartition des recrutements par gouvernorat est très utile pour mesurer l’équité dans l’embauche et pour servir d’indicateur pour corriger des éventuels disparités.

M. Maatar ayant affirmé plusieurs fois auparavant qu’il ne disposait pas des véritables mécanismes pour dynamiser l’embauche, reconnait de facto qu’il n’y est pour rien et qu'il ne fait que recenser et compter. On a le droit, semble-t-il, d'exiger un peu plus que la simple annonce d’un chiffre global qui suscite plus d’interrogations qu’ils n’apporte de réponse.

* Auditeur.