La presse française n’a-t-elle pas autre chose à se mettre sous la dent que cette petite Tunisie qui sort très honorablement d’une dictature sur fond de crise économique mondiale?
Par Catherine Tlili
N’y a-t-il pas moyen de se soustraire à cette désinformation? Pendant deux ans nous avons dû subir à la une de la presse française les mésaventures de Mme Betancourt puis les frasques de M. DSK, dont nous n’avons que faire, et à présent les journalistes de toutes obédiences veulent absolument nous vendre un choc des civilisations qui serait sur le point d’arriver!
A en croire la presse occidentale, Tunis est au bord de la guerre civile et les étrangers terrés chez eux! C’est une blague? N’ont-ils pas autre chose à se mettre sous la dent que cette petite Tunisie qui sort très honorablement d’une dictature sur fond de crise économique mondiale?
Les dizaines de morts en Syrie aujourd’hui ne méritaient-ils pas davantage la une de tous les journaux que cette annonce aussi hypothétique qu’alarmiste d’un «vendredi de tous les dangers», dixit une presse qui semble appeler de ses vœux une débâcle tunisienne!
Pourquoi parler de ce qui pourrait arriver quand tant de drames se déroulent sous nos yeux? Pourquoi nos médias s’entêtent-ils à créer une psychose, négligeant pour cela les souffrances bien réelles de peuples qui ont besoin de leur aide pour alerter l’opinion! La Syrie, la faim dans le monde, le chômage, l’enfance bafouée, l’avenir de la planète, l’éducation… Non? Pas d’audience pour ces sujets-là? Mieux vaut parler de minables producteurs de films ou de gribouilleurs irresponsables!
Personne ne sait de quoi sera fait demain alors si les journalistes pouvaient se contenter de parler de ce qui s’est passé réellement et non de nous inonder de leurs analyses et prédictions de fin du monde ce serait un immense soulagement pour l’humanité.