Après leur déconfiture lamentable lors des élections du 23 octobre 2011, dont ils n’ont pas prévu les résultats, voilà les imposteurs-sondeurs de retour avec de nombreuses enquêtes politiques.
Par Rafik Souidi
Pour éviter de pourrir davantage la transition politique en cours dans le pays, il convient d’interdire les sondages d’opinion jusqu’à ce qu’une autorité de contrôle et un code déontologique soient mis en place pour réguler cette activité, aujourd’hui anarchique et propice à tous les abus.
Des méthodologies très peu rigoureuses
En effet, il n’y a aucune surveillance de cette activité sensible qui est susceptible de polluer la vie démocratique du pays en faisant monter artificiellement dans l’opinion tel ou tel parti et en pénalisant injustement tel autre.
Par exemple, les méthodologies appliquées ne sont pas toujours des plus rigoureuses en fonction de la taille de l’échantillon et de sa représentativité ou du mode interrogatoire, selon que le sondage s’opère par téléphone ou en face à face: le pourcentage d’erreur sera d'autant plus important et rendra finalement la plupart des résultats insignifiants. De plus, les manipulations les plus grossières peuvent être pratiquées dans la formulation des questions et le choix des mots qui peuvent avoir différentes interprétations et induire des réponses orientées.
Quant à la transcription des résultats, et en l'absence de toute vérification extérieure, ceux-ci peuvent être triturés à volonté pour satisfaire les attentes du commanditaire.
La moindre décence aurait été, de la part de ces officines suspectes, d'exiger une instance de contrôle pour retrouver un semblant de crédibilité après leur pantalonnade lors des dernières élections de l’Assemblée nationale constituante (Anc).
C’est l’occasion qui fait le larron
Quelle est la crédibilité d'une comptabilité non auditée? Aucune! Il en va de même de ces sondages néfastes à la transparence de la vie politique en l'absence de la moindre régulation.
Quant aux sondeurs, et avec tout le respect qu’on leur doit individuellement, ils apparaissent aujourd’hui comme des imposteurs ou des manipulateurs en puissance, car il exercent une activité lucrative non réglementée, et il est bien connu que c’est l’occasion qui fait le larron...