Poème «qui commémore cette journée historique, où les journalistes tunisiens enfin se taisent», dit l’auteur, par allusion à la grève générale observée mercredi par des derniers, qu'ii ne semble pas porter dans son coeur.
Par Habib Ksouri
Le 17 Octobre, journée mémorable s’il en est
Ce jour, en Tunisie la vérité peut résonner
Bobards et rumeurs sont volontairement confinés
Dans les bouches et les plumes de menteurs fieffés
Si c’est blanc c’est noir, si c’est noir c’est blanc
Cicéron c’est Poincaré et si c’est carré, c’est parfaitement rond
Descendez vers le haut, montez vers le bas
Des débats de mensonges et mon songe de débats
Où la vérité triomphe et où le mensonge se débat
Des anges on fait des diables et le diable est aux anges
Le mensonge grossier satisfait et la vérité fondée dérange
Le bizarre est parfait et l’ordinaire devient singulier
Le monde paraît-il est ainsi fait et tous sont satisfaits
Jamais de leur existence, les jacasseurs n’ont fermé la bouche
Jamais de leur carrière, les scribes tricheurs n’ont fait mouche
Des soulèvements, des tortures, des morts, pas un mot
Sauf de viles flatteries pour la dictature et ses suppôts
La pauvreté, la corruption, l’affairisme et j’en passe
Il n y avait que pour le roi en place et ses fidèles rapaces
Entendez en ce jour calme et paisible
Les chants du silence réparateur et l’absence du nuisible
Vacarmes des contrevérités et analyses tapageuses
Moquerie de l’intelligence des masses et compétences moyenâgeuses
Maintenant que le peuple est un tant soi peu souverain
Nos braves aigrefins osent se faire la main
Mais à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire
Et à snober la lumière, on finit dans le noir…