Disparition, le 15 octobre, de Claude Cheysson, un grand ami de la Tunisie, de l’Algérie, de la Palestine, de l’Afrique et des causes arabes justes.
Par Abdel Wahab Hani*
Humaniste, premier chef de la diplomatie française du premier gouvernement du président socialiste François Mitterrand et Commissaire européen chargé de la Méditerranée et des Relations Nord-Sud, Claude Cheysson s’est imposé comme un grand défenseur des relations justes et équitables entre le Nord et le Sud et comme un des acteurs majeurs de la réforme de l’aide au développement, mais surtout comme le diplomate occidental le plus engagé dans la défense du Peuple palestinien.
Il avait dénoncé les exactions de Sabra et Chatila et avait exigé le conditionnement des relations euro et franco-israéliennes par le respect des droits du peuple palestinien.
C’est lui aussi qui avait négocié, en pleine guerre et en plein siège israélien de Beyrouth en 1982, avec le président François Mitterrand et le leader Habib Bourguiba, la protection des combattants palestiniens sous escorte française au départ de Tripoli au Nord du Liban pour accoster au port de Bizerte, puis aux camps de Oued Zargua et de Hammam-Chatt, et sauver ainsi le leader Yasser Arafat et l’ensemble des combattants qui ont trouvé refuge en Tunisie.
Les images frappantes, ineffaçables et indélébiles de la fraternité tuniso-palestinienne et l’accueil historique réservé par la Tunisie toute entière aux combattants palestiniens pour la liberté sont toujours présentes et rappellent aussi le rôle fraternel et décisif de Claude Cheyssson dans l’évacuation, la protection et la traversée des feux de l’ennemi vers les bras de l’ami et le havre de la paix qu’est la Tunisie. Cette Tunisie martyre qui souffrira de l’agression sioniste contre la ville martyre et quartier général de l’Olp, de Hammam-Chatt, le 1er octobre 1985 et qui trouvera de nouveau de l’aide précieuse auprès de Claude Cheysson et ses amis de la gauche humaniste et antisioniste française pour obtenir la condamnation de l’agression sioniste sans véto américain par la résolution historique 573 du Conseil de Sécurité de l’Onu. C’était le siècle de Bourguiba, c’était le siècle de Arafat, c’était le siècle de Claude Cheysson…
Dans le débat public français et européen, Claude Cheysson fût un défenseur infatigable de la liberté et un soutien de taille aux défenseurs de la liberté dans le monde, notamment aux militants arabes. Il disait toujours que les Arabes ne peuvent défendre leurs droits inaliénables que le jour où ils imposeront la démocratie.
La Tunisie, la Palestine, le Maghreb, le Monde arabe et l’Afrique perdent aujourd'hui un grand ami.
La diplomatie provisoire tunisienne, à Carthage, à la Kasbah et au Belvédère-Nord doit saluer la mémoire d'un grand ami de la Tunisie, de la Palestine et des causes justes dans le Monde.
Repose en Paix cher ami.
* Président du parti Al-Majd.