Coup de gueule d'une blogueuse, médecin de son état, contre ses compatriotes, qui la désespèrent et l'exaspèrent tout autant... pour leur manque de solidarité. Autistes et sans cœur, indifférents à la souffrance des justes.
Par Dr Lilia Bouguira
Je n'attends rien de personne alors ne venez plus me lire, je ne vous ai rien demandé.
Je vous emmerde tous et je me porte mieux.
Je vous emmerde tous parce que vos mots sont tessons de verre et médiocrité.
Je vous emmerde tous parce que vos propos sont mielleux, farcis de fausse bonté.
Je vous emmerde tous parce que vous ne donnez rien pour rien et que cette révolution, ce n'est pas vous qui l'avez inventée ni même souhaitée.
Nous étions tellement bien dans nos tours et nos maisons, notre train-train quotidien lorsque ces «pauvres petits cons» sont sortis hurler leur faim et leur dignité bafouée.
Nous avons été pris de cours par ces «vauriens» qui avaient le courage qui nous manquait, les couilles là où il le fallait.
Nous ne sommes pas devenus plus honorables qu'on ne l'est depuis cette virginité rachetée sur le dos de ces «faiseurs de gabegies», de ces gosses «sortis pour voler» comme on a tant aimé les scotcher pour les discréditer.
Nous ne sommes pas plus excusables depuis que nous nous sommes lavés enfin pour la plupart plus ou moins bien sur le dos de nos blessés et de ceux tombés pour nous à un prix sommaire lorsqu'on continue sur leur maigre dos la pellette et la surenchère.
Je n'en veux pas plus aux politiciens hissés sur le podium en coup de boulet parce que ceux là je ne les piffre pas depuis toujours autant que je vous en veux parce que vous continuez votre sale jeu à vous moquer de leurs rêves et à vous en pommader.
Je n'en veux pas plus à tous ceux qui ont sali nos terres, avili notre passé, violé nos vies parce que ceux là, un jour ou l'autre, dans un équitable jugement, ils payeront mais je vous en veux à vous parce qu'à chaque fois douce, en parfaits autistes et sans cœur, vous continuez à vous la coulez.
Ben Ali n'est plus là, ses sbires sûrement encore cachés prêts à la détente mais vous continuez à vous délecter de silence compromettant et de propos pas trop enfonceurs assurant toujours vos foutus arrières.
Ne me lisez plus, je vous emmerde tous par ce bon matin endimanché, j'en ai rien à cirer.
Partez ne revenez plus, je n'aimerai pas vous garder.
Vous me donner de l'eczéma, vos fausses notes me font péter, vos allures de grands hommes m'horripilent et me font piaffer.
Vous êtes ridicules dans vos conciliabules, vos sales costards et votre charité à deux balles et puis mon DIEU comme vous êtes hideux dans vos propos farfelus et vos discours politisés assis à siroter vos cafés pourris, vos cigarettes qui sentent mauvais, votre haleine putride et vos mots encore plus nécrosés.
Je vous emmerde tous sauf une poignée et là je me sens soulagée.