Tunisiens, sommes-nous si irresponsables pour mettre le pays à feu et à sangLe droit de manifester est une chose, le droit de détruire les biens publics et privés est une autre chose que nous ne reconnaissons pas. Vive l'Etat de droit!

Par Aida Bouchadakh

 

Halte à la démagogie et au populisme. Il n'y a de légitimité que celle issue des urnes.

Il est clair que certains, imbues de leur personnes et croyant que tout leur est dû, n'hésitent pas à surfer sur les souffrances, bien réelles, d'une population marginalisée depuis des décennies pour verser de l'huile sur le feu.

Non pas qu'ils sont capables de résoudre immédiatement les problèmes dont souffre la population, mais conscients des difficultés des uns et des déceptions des autres, ils veulent se mettre en scelle au frais du citoyen.

Sommes-nous si irresponsables pour mettre le pays à feu et à sang et détruire au passage le peu d'infrastructure dont nous disposons pour parvenir à de viles fins politiciennes? Telle est la vraie question.

Le citoyen est loin d'être dupe et est capable de faire la part des choses.

Le droit de manifester est une chose, le droit de détruire les biens publics et privés est une autre chose que nous ne reconnaissons pas.

Vive un Etat de droit, un Etat dans lequel les responsables locaux sont élus directement par les locaux et qui constituent les interlocuteurs uniques et incontestables et auxquels doivent s'adresser les citoyens locaux, sans intermédiaires ni partis pris.

Le processus démocratique est un long cheminement qui nécessite effort et patience.

Ayons du souffle et donnons-nous le temps d'avancer car toute personne responsable sait que le gouvernement a des ressources limitées, que le capital privé est peureux et qu'un climat social détérioré ne peut qu'amener plus de souffrances et de misères.

En un mot, prospérer sur la misère des autres est une conception de la politique bien machiavélique.