Ceux qui galèrent sont ceux se paralysent d'une facture à payer, du prix d'un billet mais aussi de cette jambe amputée, de cet œil qui ne voit plus parce que des sous-hommes sans face ont osé tirer!
Par Dr Lilia Bouguira
Ceux qui galèrent ne sont pas sur Facebook.
Ceux qui galèrent se moquent gravement de nos «j'aime et je partage», de nos rixes facebookées.
Ceux qui galèrent se tapent graves de nos séminaires huppés et de nos guéguerres au palais.
Ceux qui galèrent ont le corps froid, le ventre plat et les mains gercées.
Ceux qui galèrent ignorent jusqu'à qui va être leur président ministre ou valais.
Ceux qui galèrent ignorent jusqu'où s'arrête leur pays, les farces des politiciens et des traités.
Ceux qui galèrent ignorent tout de nos discours savants, de nos prêches et de nos débilités.
Ceux qui galèrent se lèvent chaque jour que Dieu fait, avec la conviction que leur salut est accroché aux mannes de cette terre terrible à remuer, de ce ciment à malaxer, de cette turbine à supporter, de ce travail harassant mais combien peu payant pour les bouches affamées dont ils sont les seuls sponsors et alliés.
Les misérables ne tiennent plus de Hugo mais de destins qu'on trucide sur de faux plateaux télé.
Ceux qui galèrent sont ceux qui s'encombrent, s'étouffent, se paralysent d'une facture à payer, du prix d'un billet mais aussi de cette jambe amputée, de cet œil qui ne voit plus parce que des sous-hommes sans face ont osé tirer!