La Tunisie victimes des tribulations et stupidités de ses élitesLa Tunisie est fortement ébranlée. Elle a besoin d’hommes d’imagination et d’action, porteurs d’idées et de projets. Et, surtout, capables d’agir dans l’urgence pour rétablir la sécurité et relancer l’économie.

Par El Béchir Mahmoud Bouhlel*

 L'Assemblée nationale constituante (Anc) est composée de députés élus selon le mode de scrutin dit «sur listes» de partis politiques, pour la plupart constitués à la hâte, par simple délivrance d'un reçu administratif par un ministère de l'Intérieur étêté mis en quarantaine par une pression populaire et médiatique. Elle est l'œuvre d'un processus bâtard enclenché par des opportunistes jaseurs, qui s'amusent à jobarder tout un peuple, négocié pendant les nuits ramadanesques.

Une assemblée incompétente et indolente

Le grand paradoxe qui caractérise ces élus dit-on «constitutionnels», c'est qu'ils n'ont pas été, dans leur grande majorité, à l'origine de l'implosion de l'ancien régime et ont prit le train en marche, qu'ils possèdent une force extraordinaire de gueuler, bêler, raconter des âneries, s'insulter, et par une rare impuissance à présenter des idées, des projets et des visions prospectives.

Sachez que les effets économiques de cette Anc vont coûter plus de 3 milliards de dinars à la nation, sans tenir compte des impacts des années suivantes, des différents blocages économiques et sociaux.

Aujourd'hui, cette approche perçue par l'immense majorité des Tunisiens n'était pas appropriée et a institué une légalité imposée par une manipulation de la population.

Cette Anc, dans son essence, est incompétente, indolente et lancinante et se distingue par une cascade de scènes de «casting d'acteurs», et par une lenteur inexpliquée dans la mise en œuvre d'actions immédiates conjuguées et circonstancielles pour une perspective de reconstruction d'un Etat de droit.

Pis encore, cette Anc a ouvertement favorisé l'organisation et l'émergence nouveaux réseaux alternatifs animés par des forces occultes cherchant à s'installer avec leurs traquenards pour endiabler la vie politique, traquant la corruption, affaiblissant la justice qui devient plus dépendante de ses mouvements et animé par la solidarité et la discorde.

Les élus de l'Anc donnent l'impression de perdurer la période transitoire dans l'attente de parcourir un chemin escarpé pour les prochaines élections.

Des calamités «intellectuelles» freinant la construction d'un Etat de droit

Le gouvernement, issu cette médiocre Anc, a tout essayé pour répondre aux attentes des différentes catégories sociales de notre pays et adopter une stratégie de prudence dans toutes ses initiatives politiques, sociales et économiques, mais, pour certains, ces actions n'ont donné aucun résultat tangible et semblent provoquer la décroissance.

Ces stratégiques et innombrables foirades des différentes élites s'accompagnent de calamités «intellectuelles» qui freinent la construction d'un Etat de droit avec ses différents pouvoirs pour assurer une large représentativité des populations dans les prises de décisions relatives à leurs présent, avenir et futur.

Au milieu de toutes ces scories, et devant cette situation alarmante, la question majeure qui se pose actuellement à notre nation est comment trouver les solutions adéquates à une situation qui se caractérise par une instabilité et la monté de la violence, animée par des personnes hideuses et des Satan en puissance.

La Tunisie est sérieusement ébranlée. Elle est la cible d'une action de déstructuration massive, parfois inconsciente, et porteuse de clans désolidarisés et du risque de retarder son développement. Face à cette grave altération, elle a besoin d'urgence de grandes compétences, d'imagination et d'actions d'hommes de poigne et de militants, qui ne pourraient être parrainées, imaginées et mises en œuvres que par des jeunes âgés de 25 à 45 ans, et non par des personnes qui ont échoué dans leur vie professionnelle ou privée, en voulant se hisser à tout prix à un niveau supérieur.

Dans toute l'histoire de l'humanité, c'était toujours la jeunesse qui a construit, présenté des idées et des projets.

* Réviseur d'entreprises, consultant retraité.