Le bateau du gouvernement Jebali chavire, mais avec des ministres telle que Mme Badi, il finira bientôt par sombrer, car le ridicule va finir par tuer!
Par Moufida Ben Amor
La vente-expo des biens de Ben Ali devrait constituée une occasion en or à M. Jebali et à son gouvernement pour se réconcilier avec les citoyens, mais encore une fois c'est manqué et la fracture semble se creuser.
Seuls les riches sont admis!
En fixant des droits d'entrée prohibitifs pour la majorité des Tunisiens (30 dinars par personne) et en exigeant une réservation online du billet de réservation, c'est-à-dire en y mettant une double barrière aux plus démunis, le gouvernement privilégie le côté mercantile et affairiste sur le volet éducatif et instructif. Il montre encore une fois qu'il attache peu d'intérêt aux familles à revenu modeste, aux chômeurs et aux jeunes, donc à ceux qui ont fait la révolution, et montre encore une fois qu'il se range du côté de ceux qui ont les poches pleines, et qui ont profité de l'ancien comme du nouveau régime.
Badi essaie une paire de chaussures de Leila Ben Ali.
Or, avant de penser à la vente des biens exposés, n'aurait-il pas été préférable d'ouvrir les portes de l'exposition gratuitement – en y assurant aussi le transport – pour ce bon peuple généreux et pauvre mais digne et fier de son histoire, de lui offrir une petite consolation et de le faire rêver et méditer. Les élèves, les étudiants, les enseignants, les familles, les blessés de la révolution... ne sont-ils pas les bienvenus?
Ministre de la fin des temps !
La cerise sur le gâteau est encore une fois l'œuvre de Sihem Badi (ministre des Affaires la femme et de la famille) qui ne rate pas une occasion pour remuer le couteau dans le cadavre d'un gouvernement agonisant.
Chaussures de Leïla.
Pourtant, elle a réussi à se faire oublier depuis des semaines en évitant tout contact avec les médias mais voilà qu'à sa première sortie, elle fait le grand buzz.
Comment pouvons-nous demander aux Tunisiens de respecter le gouvernement si ces commis ne se respectent même pas?
Comment pouvons-nous réinstaurer l'autorité de l'Etat quand certains de ces ministres croient être à leurs postes pour «s'amuser tout le temps»?
Je termine par deux commentaires choisis sur la toile – il y en a des centaines.
Les voitures luxueuses du clan Ben Ali: principale attraction de l'exposition.
Pour Bendir Man, les Tunisiens doivent se faire gifler pour avoir élu d'aussi médiocres ministres et pour Sami Remadi: «Une amie journaliste française m'avait donné une excellente idée. Il s'agit de monter ''le musée du dictateur'' dans la résidence même de Ben Ali. Elle m'avait promis de faire la propagande qu'il faut dans les médias occidentaux. Elle est d'avis que l'idée rapporterait gros, et qu'il y aurait un afflux de touristes qui seraient curieux de voir comment vivait notre président déchu. Mais voilà que notre gouvernement est pressé de liquider ces biens, sans aucune concertation. Je me demande pourquoi? Et voilà que l'une de nos ministres prend des poses avec les chaussures de Leila Ben Ali!! Vive la révolution».
Le bateau du gouvernement chavire, mais avec des ministres telle que Mme Badi, il finira bientôt par sombrer car le ridicule va finir par tuer!