Quelles autres divines surprises nous offrirait à l'avenir notre ministre, désormais bien vissé à son poste et bénéficiant de l'appui inconditionnel de ses admirateurs parmi les inconditionnels d'Ennahdha?

Par Tarak Arfaoui

 Les frasques continues de Rafik Abdessalem, ministre des Affaires étrangères, constituent vraiment un cas au sein du gouvernement de Hamadi Jebali. Certains envieux ainsi que le sort s'acharnent injustement sur le personnage dont les évidentes qualités semblent malheureusement occultées par ses étranges élucubrations.

M. Abdessalem est certainement un homme respectable, intègre et cultivé ayant malgré son jeune âge une grande expérience des relations internationales et une grande aura dans les sphères diplomatiques. Autant de qualités qui l'ont propulsé à ce poste prestigieux au détriment de tous les commis chevronnés de l'Etat et de tous les vieux briscards de la diplomatie tunisienne.

Le fait qu'il doit son poste à son étroit lien de parenté avec Rached Ghannouchi, le chef du parti islamiste Ennahdha au pouvoir n'est qu'une futilité avancée par des envieux recalés à ce poste prestigieux, et le fait qu'il a très longtemps séjourné en Grande-Bretagne ne l'a nullement servi aussi. D'ailleurs, il châtie si bien sa langue arabe maternelle qu'il a délaissée complètement le français, la deuxième langue parlée par ses compatriotes.

Le reniement ne s'arrête pas là puisqu'il a eu le courage d'occulter officiellement son patronyme réel que tout le monde connait, pour des motifs de bienséance, pour faire bonne figure dans la jet-set diplomatique.

Sa naturelle attirance par ses cousins du pays du Golfe et en particulier le Qatar force vraiment le respect et montre que la fibre arabe des Tunisiens longtemps dénaturée est enfin ressuscitée par notre vaillant ministre qui, soit dit en passant, est sujet de sa Majesté la Reine d'Angleterre.

Sa vaste culture que les Tunisiens, ébahis, ont découverte au fur et à mesure de ses déclarations fracassantes dans les médias lui ont valu l'honneur d'occuper durablement le podium dans les réseaux sociaux et ses célèbres contrepèteries ont été gravées dans le Livre d'Or de son ministère.

Son goût pour le luxe et les voluptés, que son look impeccable et son achalandage prestigieux laissaient supposer, vont de pair avec son train de vie malgré son misérable salaire de ministre payé en dinars. D'ailleurs l'indemnité de logement qu'il perçoit mensuellement de l'Etat tunisien n'est pas à la hauteur du poste qu'il occupe puisque le taudis disponible au sein de son ministère ne sied pas à son standing et le pousse, hautes charges obligent, à passer, son corps défendant, quelques séjours dans une suite luxueuse d'un hôtel huppé de la place à cinq cent dinars la nuit, au frais du contribuable.

Quelles autres divines surprises nous offrirait à l'avenir notre ministre, désormais bien vissé à son poste et bénéficiant de l'appui inconditionnel de ses admirateurs parmi les inconditionnels d'Ennahdha? A quelles utopies s'accrochent ses pauvres détracteurs qui attendent vainement sa démission?

Ne vous inquiétez pas M. Abdessalem pour les éternels rouspéteurs: leur sort est scellé et votre vénérable beau-père qui veille au grain leur promet un châtiment sans équivoque: 85 coups de fouet pour les mauvaises langues!