Grâce à un élan de solidarité citoyenne hors-pair, le blessé de la révolution tunisienne Helmi Khadhroui va pouvoir partir se faire soigner à l'étranger.
Par Dr Lilia Bouguira
Ce matin, je me suis levée du bon pied.
Le soleil mange un morceau au creux de mes mains.
Une sensation d'exploit et de plénitude me sied.
Je reprends goût aux choses et aux bons mets.
Je re-crois en mon peuple.
Mon Dieu ce que mon peuple est grand et unique !
Ce qu'il est beau et distingué !
Il redevient pour moi intouchable et tout puissant.
Un appel de l'étranger me confirme que l'humain est grand.
Un autre sur FB m'invite à user gratuitement de sa maison à Lyon.
Une autre tout aussi généreuse s'occupe de choyer mon aimé.
Des femmes et des hommes tout aussi généreux les uns que les autres se bousculent pour se partager les frais.
Un fond de solidarité hors-pair pour ces mômes sans arrière.
Un bouclier humain derrière moi fait de don de soi et de soutien purement citoyen.
Je suis subjuguée par autant de soleil et de lumière.
Je suis scotchée par autant de confiance en ma faible personne.
Je suis hissée au plus haut grade de puissance.
Je me sens du coup intouchable et belle.
Je me sens forte par autant de mains qui se tendent rivées vers ce gamin juste pour le soigner.
Oui, c'est de Helmi Khadhroui, notre grand blessé, vous vous rappelez?
Oui «Nous», le peuple-citoyen, avons gagné.
Nous avons certes un amer goût de cette révolution si bénite et tellement «insensée».
Nous sommes des fois dans la panique et l'effroi de ce qu'on assiste et voit.
Nous-nous sentons floués et malheureux pour ce qu'on nous a volé.
Nous voulons continuer à y croire et nous accrocher.
Il nous faut alors creuser dans le citoyen si nous voulons encore sauver le tunisien.
PS: Je ne veux plus rien sauf fermer les yeux et déguster ces instants de paix. Nous partons, inchallah, si tout va bien dans moins d'une semaine, je vous dirai!