Le secrétaire général de Nida Tounes France Sud-Grenoble nous a fait parvenir le communiqué que nous reproduisons ci-dessous et qui évoque la «philosophie» de la sécurité du parti de l'ancien premier ministre Béji Caïd Essebsi.
Par Riadh Kraiem
Deux philosophies s'affrontent, la nôtre celle de notre nation, c'est-à-dire de Nida Tounès, et celle des autres.
Rejoignez notre mouvement pour défendre notre Tunisie, notre philosophie de la Tunisie, nos valeurs tunisiennes.
Notre philosophie sur la sécurité est simple et transparente : la force et son usage doivent être réservés uniquement à la police pour la sécurité intérieure, et à l'armée pour la sécurité aux frontières et de défense nationale. Aucune force privée ne doit être autorisée à agir sur notre sol et jamais contre notre peuple.
Car pour nous l'État ne doit pas ou ne peut pas déléguer à des sociétés privées ou des forces étrangères la question de la sécurité. Car nous concevons l'Etat comme une république ou le pouvoir exécutif a le devoir et l'obligation morale et réelle – effective – d'assurer la sécurité des biens et des personnes. La sécurité et l'usage de la force sont une fonction régalienne de l'Etat qui doit le rester.
Nos adversaires, nous voyons désormais en presque deux ans, parfaitement et clairement, leurs jeux et donc leurs valeurs:
1 - Ils n'assurent pas la sécurité publique des biens et des personnes : des dizaines de mausolées détruits, des centaines d'universitaires étudiants ou enseignants agressés, des artistes attaqués physiquement, des attaquent constantes et par dizaines des rassemblement politiques de l'opposition et même de leur locaux, des citoyens par milliers menacées et terrorisées. Pire encore : la force publique est utilisée contre son peuple lors de tirs de chevrotines, en violation de son devoir premier et républicain qui est de protéger ses citoyens.
2 – Ils font appels à des forces privées opaques «salafistes», Ligue de protection de la révolution et autres, pour faire usage de la force. Ils sont donc pour une force privée contraire à notre conception, car elle affaiblit l'Etat et met en danger nos libertés, notre peuple et notre identité.
3 – Ils ont affiché, dans le brouillon du projet de la constitution, la volonté d'autoriser le principe de milice privée. Donc, ils sont contre le principe même de république tunisienne où la force et son usage sont uniquement réservés à l'Etat. Imaginez un instant des milices privées autorisées dans le pays? Plus encore avec ce projet de constitution, imaginez-vous comme dans d'autres pays des mercenaires armés sur des pick-ups avec des mitrailleuses, payés par des entreprises privées ou des Etats étrangers pour assurer la sécurité d'une usine, d'un site, de bâtiments ou de privilégiés. Voulez-vous accepter le risque de voir arriver des puissantes forces étrangères sur notre sol? Nous risquons de perdre le contrôle du pays et de la sécurité qui sera remplacée par la loi du plus fort et du plus armée c'est-à-dire la loi de la jungle.
Nous patriotes, nous défenseurs de tout le peuple dans sa diversité et son unité, nous défenseurs de la Tunisie celle de la liberté du peuple, nous devons tous ensemble défendre le concept régalien d'un Etat qui conserve totalement et exclusivement l'usage de la force pour assurer notre sécurité globale dans le pays et aux frontières.
Nous devons expliquer et éclairer ceux qui d'entre-nous ne voient pas le piège parce qu'on les noient dans une actualité de violence volontairement conçue pour manipuler et cacher le projet de détruire notre conception du pays et de détruire la Tunisie qui est celle de nos ancêtres, la nôtre et celle de nos enfants.
Eclairez vos ami(e)s, éclairez vos voisin(e)s, éclairez tous les Tunisien(ne)s car la lumière du savoir nous suffira pour agir et faire lever tout notre peuple pour que d'une seule voix nous chantions notre hymne et déclarons avec force que nous voulons un Etat fort qui dispose seul de la force pour assurer notre sécurité et celle de notre Tunisie.»