Ce conte est tiré du livre de la jungle... de la transition tunisienne. Toute ressemblance avec des personnages réels est, bien entendu, une pure coïncidence.
Par Seif Ben Kheder*
Après avoir lâché les loups pour violer les brebis contestataires, au dernier épisode, notre chimpanzé s'aperçut, en rentrant le soir de ses noces, de l'absence des tigres poilus de sa ménagerie. Aussitôt réalisé le danger qu'il courait, il hurla d'urgence pour rassembler le groupe des bonobos élus.
- «Bonobos!, dit-il, l'intrépide combattant que je suis n'a nullement peur de ces sales tigres. Mais j'ai peur pour vous. Quant aux brebis, elles avaient avalé auparavant le livre de la jungle et n'avaient rien senti de leurs échanges profonds avec les loups. Alors je ne pense pas qu'elles seraient inquiètes de l'errance des tigres ni à qui appartiendraient ils. Mais il faut prendre quelques précautions quand même. Bonobos!, il est dans votre intérêt de convaincre les brebis que ces tigres sont herbivores et dressés!».
Le message fut compris et les Bonobos se dirigèrent vers leur chef, l'hyène tachetée à la tête volumineuse, la suppliant de leur suggérer une action miracle afin que les brebis puissent croire ce que le chimpanzé avait proposé.
Etant la plus vieille magouilleuse de la jungle, l'hyène ne trouvait aucune peine de leur forger un scénario des plus diaboliques.
- «Renvoyez la balle au chimpanzé!, disait-elle, filmez le en train d'ordonner aux Tigres, sans leur présence bien-sûr, de regagner la ménagerie avant qu'il ne les prive de carottes!».
- «Oh!, s'écriaient les bonobos, quelle subtilité!».
Ainsi, il fut filmé au pied d'une montagne éclatante par les couleurs de ses feux d'artifice, criant aux tigres que c'était l'heure du dîner et qu'il fallait rentrer.
La jungle retrouva de suite sa témérité et son calme habituel dans une ambiance d'absurdité totale.
* Coach en techniques de communication verbale et gestuelle.