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Amina et les salafistes, des «fous de...», ont transgressé les interdits de la société et de l'Etat mais dans quel but et sous quels attributs?

Par Dr Lilia Bouguira

A qui profite Amina? A qui profitent les salafistes? Les deux sont partisans de violence. Des fous férus de quelque chose ou de quelqu'un, d'un acquis ou un dogme, d'une entité ou une conviction dans une extrême passion frôlant la folie, dans une extrême prise de risque virant à la dangerosité et à la criminalité.

Je regarde Amina, une gamine farfelue, espiègle, et qui ne mesure pas l'ampleur de la manipulation, sinon comment expliquer cette ténacité et cette verve de s'exhiber seins nus pour dire non mais dire non à quoi, à qui et pourquoi ce jour-là et en ce lieu précisément?

Un bras de fer inconscient. Un break down peu valeureux aux regards de la société générale tellement hypocrite et peu veinarde puisqu'elle se soulève en bloc par le comportement antisocial d'une jeune adolescente sans pour autant s'alarmer de ce qui se passe autour d'elle: un ras-le-bol de mécréance et de diffamation, de copulation diabolique sans gêne ni attribut.

Je regarde ces enturbannés, ces «bouteilles de gaz» comme on aime les disgracier et un amer goût de déjà vu et déjà vécu remonte.

Pendant toute l'ère de Ben Ali, nous avons participé à les scotomiser, les pointer du doigt de déni et d'offense et nous leur avons tournés consciemment ou inconsciemment le dos pour mieux les oublier et oublier nos réticences, nos face-à-face avec nous mêmes puisque nous avons laissé faire.

Cela me ramène à bien de comportements similaires où les génocides se faisaient et les solutions finales avaient lieu sous le silence complice de la foule et de la population en entier.

Comme il nous est facile de se débarrasser de nos culpabilités sans méditation ni travail de fond.

Je ne rends par cet écrit aucun hommage à l'intolérance ni à la violence, ni à la vindicte et l'exclusion.

Je ne rends par ces mots aucun pouvoir à la zizanie et à l'exhibitionnisme, ni à l'anéantissement des mœurs et des valeurs ancestrales.

Je ne fais crédit qu'aux pouvoirs des mots, à l'étude et à la remise à niveau.

En frappant fort et dur sans étude préalable et sans discussion aucune, nous nous rendons coupables de tels vils scénarios.

Je n'appelle pas discussion nos plateaux télé stériles et semblables à des crépi de chignons de bas de gamme ou à une dispute de mégère de quartier sous étoilé mais des discussions véritables conçues sur un vrai débat national où s'impliqueraient nos hommes de sciences et de recherche dans l'étude des comportements sociaux dans ces vagues asociales et radicales.

Oui Amina s'est dénudée et a transgressé les interdits mais dans quel but et sous quels attributs?

Oui les salafistes ont menacé et ont transgressé les interdits mais dans quel but et sous quels attributs?

Toutes ces énormités, tous ces comportements sociaux et haineux, tous ces gens que nous statuons de «FOUS de...», nous ne faisons que leur conférer des dimensions quasi autistiques et nous leur faisons incarner la citadelle du mal qui devient de plus en plus impénétrable et féroce. Cela aussi longtemps que nous nous
déroberons devant l'effort de la pénétrer et de comprendre.