Le Conseil scientifique de la Faculté de Médecine de Sousse réagit dans le droit de réponse publié ci-dessous à l'article intitulé: «Faculté de médecine de Sousse : le scandale de l'examen clinique de pédiatrie», publié le 25 mai par Kapitalis.
La médecine n'est pas un métier comme un autre. Cette assertion n'est fondée sur nul orgueil. Il s'agit d'une profession qui engage totalement le médecin dans sa relation à l'Autre. Celui-ci doit être un référent pour le patient, lui prodiguer des soins de qualité et lui organiser son parcours de soins même dans les situations extrêmes où son jugement et son expertise sur sa vie se trouvent altérés.
La qualité de la formation des futurs médecins influera ainsi directement sur la qualité des soins et sur l'état de santé de la population desservie. Parallèlement aux connaissances théoriques factuelles, l'acquisition de compétences ou d'habiletés techniques constitue un enjeu majeur des programmes de formation médicale.
La Faculté de médecine de Sousse s'est fait volontairement auditer par des experts internationaux à deux reprises afin de s'assurer de l'efficacité de son programme de formation et de la qualité des prestations de soins que ses diplômés sont censés produire.
C'est dans ce registre que s'inscrivent les examens cliniques présentés par l'auteur de l'article comme «simples formalités», «obstacles futiles» ou encore comme «un examen bidon».
En réalité, ils permettent d'apprécier la qualité de l'organisation des connaissances factuelles, ainsi que la pertinence de cette organisation pour agir dans des situations cliniques données qui appartiennent à la réalité de la pratique professionnelle. Ils constituent, de ce fait, un préalable indispensable pour autoriser les étudiants à soutenir leur thèse et d'obtenir leur diplôme d'Etat de doctorat en médecine, diplôme qui les autorisera à prendre en charge en bonne et due forme des citoyens tunisiens.
Par ailleurs, le Conseil scientifique tient à souligner que l'examen clinique de pédiatrie est, de l'avis de tous les enseignants de la discipline, celui qui répond le mieux aux critères d'objectivité (validité, fiabilité et équité). En effet, la confection des épreuves est collégiale et concerne l'ensemble des enseignants de pédiatrie.
L'examen comporte deux parties : la première consiste en la résolution de cas cliniques et la deuxième est un examen clinique objectif structuré (Ecos) organisé en dix stations successives avec des mises en situation pratiques identiques pour tous les étudiants. Chaque station est tenue par un enseignant examinateur qui attribue séance tenante une note à l'étudiant.
La moyenne arithmétique des notes obtenues à chacune des stations sera calculée. La note finale est la moyenne des deux notes attribuées pour la partie théorique et la partie pratique. La correction se fait en séance commune, présidée par un jury de 3 à 4 enseignants séniors désignés par la faculté et le procès-verbal final est signé par les membres de ce jury.
Nous tenons à préciser que l'enseignant incriminé dans l'article, et qui a accepté la lourde tâche de coordonner cet examen, n'intervient à aucun moment dans la notation des étudiants et que, comme mentionné plus haut, il cosigne le procès-verbal avec les autres membres du jury.
Par ailleurs, à titre d'exemple, le taux de réussite de la seconde session de l'examen clinique de pédiatrie de l'année 2012-2013 est de 64,2%. Ce taux est conforme aux taux de réussite habituels de l'ensemble des examens de clinique qui sont aux alentours de 60 à 80 %.
Les étudiants ajournés à plusieurs reprises, dont il est question dans l'article, sont le plus souvent issus d'autres facultés, notamment des pays de l'Est et adressés par la Commission nationale d'évaluation pour obtenir l'équivalence de leur diplôme.
Il a été porté à notre connaissance que l'auteur de cet article est incontestablement parti pris. En effet, son épouse ajournée plus d'une fois à cet examen fait partie des cas exceptionnels d'étudiants qui n'ont jusque-là pas réussi à valider leur diplôme.
Ce dernier est donc, pour le moins que l'on puisse dire pour rester dans les limites de la correction, dénué de toute objectivité quant au déroulement, à la crédibilité et à la fiabilité de l'épreuve.
Les membres du Conseil scientifique de la faculté de médecine de Sousse tiennent à exprimer leur indignation et à dénoncer le caractère délibérément diffamatoire de l'article publié. Accusant la crédibilité de l'examen clinique de pédiatrie, l'auteur se permet, sans preuves objectives, de vilipender tout le système d'évaluation et de déprécier l'ensemble du corps enseignant.
La faculté de médecine de Sousse se garde le droit, suite aux recommandations fortes et à l'unanimité du Conseil de faculté, de poursuivre administrativement et judicièrement l'auteur de cet article.
Le président du Conseil Scientifique
Pr Ali Mtiraoui
PS : Nous nous permettrons de recommander à la rédaction de Kapitalis, à fin de préserver sa crédibilité, de vérifier les informations auprès des «incriminés» avant toute publication, en particuliers celles qui pourraient être de caractère diffamatoire.