A bien y réfléchir, la destitution du président Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, par le peuple égyptien, aidé par son armée nationale, était une opération salutaire pour sauver un pays en danger.
Par Lassaad Mourali*
J'ai bien réfléchi avant de dire ce qui suit à propos du coup d'État Égyptien comme certains se plaisent à le définir. Je ne vais pas m'étendre sur les définitions d'un coup d'Etat car pour moi le problème n'est pas là.
Je vais faire simple : il y a un pays, l'Egypte qui a connu une révolution populaire sans leader.
Cette révolution a donné lieu à des élections qui ont permis à un parti islamiste de prendre le pouvoir à l'instar de ce qui s'est passé en Tunisie.
Les nouveaux gouvernants égyptiens ont géré leur pays de la manière la plus catastrophique qui soit à l'instar de nos gouvernants tunisiens. Résultats:
* dévaluation de la monnaie égyptienne comme cela s'est passé pour le dinar tunisien;
* fuite des investisseurs étrangers vers d'autres horizons plus cléments;
* désertion des lieux touristiques;
* insécurité et violence;
* augmentation du chômage;
* et, surtout, à l'instar de notre Tunisie, un moral en dessous de zéro !
Bref, ces résultats négatifs ont mené les Egyptiens à regretter leur vote.
Et alors?
Le fait de retirer sa confiance est-il un acte anti-démocratique? Doit-on permettre à un chef d'entreprise, un entraîneur, etc., qui ont failli à leur mission, de continuer à la mener jusqu'au dernier jour des termes du contrat?
Le fait d'être élu ne veut pas dire que c'est un blanc-seing qui autorise à faire tout et n'importe quoi.
L'armée est intervenue? Oui! Et alors?
Qui aurait du intervenir à part l'armée?
Aurait-il fallu attendre les prochaines élections pour faire bien, pour dire que la démocratie a gagné mais le pays est à genoux?
Il y a des moments dans la vie où il faut prendre des décisions aussi douloureuses soient-elles.
L'islam politique a fait trop de dégâts et il serait criminel de le laisser se répandre.
Les peuples doivent rester souverains et maîtres de leur destin. Et si, parfois, ils ont besoin d'un coup de pouce (et non pas d'un coup d'Etat car c'est ainsi que je définie cette action militaire), eh bien je suis personnellement preneur.
* Directeur executif de Tanmia Haditha.