L'auteur s'insurge contre les propos violents du président du Bloc d'Ennahdha à l'Assemblée. Et exige sa poursuite devant la justice pour appel à la haine et au meurtre.
Par : Salah Zeghidi*
Je ne suis pas Zola... Mais j'accuse quand même...
J'accuse Sahbi Atig, dirigeant d'Ennahdha, d'appel caractérisé au meurtre , à l'assassinat...
J'accuse Sahbi Atig, dirigeant d'Ennahdha, de répandre volontairement et ostensiblement la culture de la haine, de la violence au sein du peuple tunisien...
J'accuse Sahbi Atig, dirigeant d'Ennahdha, d'appeler les militants de son parti à se préparer à se transformer en assassins courant dans les rues de Tunisie pour liquider physiquement leurs adversaires politiques...
J'accuse Sahbi Atig, dirigeant d'Ennahdha, de vouloir plonger notre pays dans les liquidations physiques et la guerre civile...
J'accuse Sahbi Atig, dirigeant d'Ennahdha, de n'avoir rien de l'homme politique, encore moins de l'homme d'Etat, et de se comporter comme un chef de bande, comme un chef de milice et de tueurs...
J'accuse Sahbi Atig, dirigeant d'Ennahdha, d'avoir rompu, si jamais il y a un jour adhéré, avec la logique et l'esprit de l'Etat de droit et des institutions..
J'accuse Sahbi Atig, dirigeant d'Ennahdha, de n'avoir jamais cru réellement à une justice indépendante, arbitre incontournable pour résoudre les conflits et les différents entre l'Etat et les citoyen(ne)s, et entre les citoyen(ne)s eux-(elles)mêmes...
J'accuse Sahbi Atig, dirigeant d'Ennahdha, d'être encore aujourd'hui attaché au parcours nahdhaoui qui a été le sien et celui de ses semblables, parcours marqué profondément par la culture de la violence, da la haine, de l'exclusion, du refus de l'autre, de l'élimination de l'adversaire...
J'accuse Sahbi Atig, dirigeant d'Ennahdha, de n'avoir avec la religion qu'un rapport d'exploitation et d'instrumentalisation outrancières, l'objectif étant d'imposer à notre pays un régime politique autoritaire et despotique et à notre peuple un modèle «ikhwani» (inspiré de l'idéologie des Frères musulmans, Ndlr) de société , c'est-à-dire un modèle réactionnaire, rétrograde, obscurantiste...
J'accuse Sahbi Atig, dirigeant d'Ennahdha, d'être au service d'une cause injuste, désastreuse, indigne, ignoble, totalement étrangère à notre pays, à la très grande partie de notre peuple, à nos femmes, à notre élite, à nos créateurs et créatrices, à nos artistes...
J'accuse Sahbi Atig, dirigeant d'Ennahdha, de violer et vouloir passer outre la législation qui l'a fait élire, lui et ses compagnons nahdhaouis et les autres, comme membres de L'Assemblée constituante...
J'accuse Sahbi Atig, dirigeant d'Ennahdha, de vouloir pérenniser le pouvoir détenu par son parti, par tous les moyens non démocratiques, y compris par la violence et l'effusion de sang...
J'accuse Sahbi Atig, dirigeant d'Ennahdha, qui menace aujourd'hui sur la place publique de faire couler le sang de ceux qui contestent la légitimité du pouvoir de son parti, de connaitre parfaitement ceux qui ont fait couler, le 6 février dernier, le sang de Chokri Belaid...
Pour toutes ces graves accusations, je damande que Sahbi Atig, dirigeant d'Ennahdha, soit traduit immédiatement en justice ...
* Militant de gauche, coordinateur, l'Initiative nationale pour un Front uni de toutes les forces civiles et démocratiques.