Rached Ghannouchi, a déclaré à ses partisans, au cours d'une réunion tenue à l'aube du vendredi, à Mont-Plaisir, à Tunis, que «la contre-révolution est tachée du sang» du député de l'opposition Mohamed Brahmi et qu'il faut «protéger la révolution». Le ton était guerrier.
Le chef du parti Ennahdha s'est rendu, dans la nuit du jeudi à vendredi, au siège de son parti et a rencontré ses partisans qu'il a exhortés à ne pas se laisser faire et à être vigilants.
«Nous saluons toutes nos forces de sécurité et de l'armée qui protègent les sièges de notre mouvement. L'armée, la sécurité et le peuple sont main dans la main», a-t-il lancé à ses partisans, qui ont repris ses propos à plusieurs reprises, accompagnés de cris d'Allah Akbar.
Rached Ghannouchi, qui a qualifié Mohamed Brahmi de martyr, a notamment ajouté, en se justifiant par des versets coraniques, qu'il n'y a aujourd'hui dans le pays aucun conflit et tout va bien, sauf qu'il y a un complot contre la révolution fomenté par la contre-révolution.
«Les assauts se sont multipliés contre la révolution pour nous faire revenir en arrière. Ce n'est pas un hasard que cet assassinat tombe au moment où l'Assemblée constituante a presque terminé l'élection des membres de l'Instance des élections. Ce n'est pas un hasard que cet assassinat tombe à pic à l'approche de l'adoption du projet de loi d'immunisation de la révolution. Ces parties veulent nous faire revenir à la dictature du parti unique. Est-ce que vous allez les laisser faire? Non. Nous ne les laisserons pas faire. Ils veulent s'inspirer de l'exemple égyptien où les millions des gardiens de la révolution n'ont pas encore dit leur dernier mot et protègent leur révolution. Allez-vous les laisser faire?», a-t-il encore lancé à ses partisans, en accusant les modernistes d'être complices des représentants de l'ancien régime.
«Je ne parle pas de tous les modernistes, car nous aussi sommes modernistes, mais eux, ils sont démasqués», a-t-il cependant précisé.
Z. A.