Lettre ouverte à Mme Basma Khalfaoui, à la veille du 6 août, date de la célébration du 6e mois après la mort de son époux Chokri Belaïd, assassiné par des extrémistes religieux.
Par Fathi B'Chir*
Chère Madame,
Ai-je besoin de vous exprimer la solidarité et la compassion pour vous et votre famille que je partage avec toute la Tunisie. Soyez sûre de nos sentiments avec notre espoir que le sacrifice consenti ne soit pas une fin mais un commencement vers le meilleur.
Ma démarche est pour vous dire mon vif souhait, à la veille du 6 août, et tous les jours et semaines qui suivront, est que l'émotion générale se transforme en mobilisation pour les échéances majeures.
Il faudrait que ce jour d'union des cœurs et des volontés soit l'appel à serrer les rangs, d'abord, pour en finir avec l'actuel gouvernement d'incompétents manœuvriers sournois, et, ensuite, pour que le jour du vote, à la fin de cette année ou au début de la prochaine, les citoyens n'oublient pas qui les a menés dans une impasse, qui a menacé leurs vies et la quiétude de leurs familles.
Demandez, s'il vous plait – forte du sacrifice du père de vos enfants – qu'il n'y ait pour la prochaine élection qu'une «liste des martyrs». Que s'y associent tous les partis démocrates pour la prochaine législature. Le choix devra être celui de la consolidation de la démocratie et non déjà celui des choix partisans et des différentes options possibles aux plans économique, sociale et politicien. Un programme en ces différents domaines permettra de s'unir sur le dénominateur commun.
Démocratie, solidarité sociale et lutte contre la pauvreté, respect de la valeur du travail, lutte contre les inégalités entre citoyens, entre hommes et des femmes, entre régions. Ce sont les bases de la démocratie.
* Journaliste tunisien basé à Bruxelles.