abdellatif mekki 8 19L'auteure évoque dans cette tribune les problèmes que rencontrent les élèves et les étudiants auprès du Centre de médecine scolaire et universitaire de Tunis... qui manque de médecins spécialistes.

Par Souad Zaouali*

 

Etant mère de trois enfants et étant malheureusement affiliée a la Caisse nationale d'assurance maladie (CNAM), j'ai souvent eu recours, sans avoir à me plaindre dans l'ensemble, aux services dispensés gratuitement aux élèves par le Centre de médecine scolaire et universitaire (CMSU, sis à l'avenue Mohamed V à Tunis).

Je reconnais que jusqu'au mois de juin 2011, j'étais plutôt satisfaite des services rendus (ophtalmo, dentiste, dermato...) mais voilà que, depuis plus d'une année, toutes mes visites au centre n'aboutissent plus pour indispensabilité des médecins. En fait, le centre ne dispose pas à ce jour de dermatologue, de cardiologue, d'ophtalmologue – ce dernier est parti en retraite et non remplacé depuis plus d'une année –...

Je rappelle que la CNAM n'autorise depuis 2012 qu'une visite à un ophtalmo et le changement de monture que tous les 4 ans avec une couverture de 50 dinars pour la monture soit de 12 dinars par an et par enfant ! Un record amélioré par ce gouvernement puisqu'un enfant disposait de 25 dinars auparavant.

Or pour remédier aux carences de la CNAM, j'ai eu souvent recours au Centre pour éviter de payer 45 dinars d'honoraires par visite et par enfant, tarifs affichés par des médecins qui se dit conventionnés avec la CNAM, laquelle ne prend en charge que des honoraires plafonnés à 30 dinars, tout en plafonnant sa couverture pour les consultations et l'achat de médicaments à 50 dinars par enfant et par an! Un autre record digne de Guinness book.

Bref, Le centre en question rendait un service immense pour d'innombrables ménages mais hélas, plus maintenant.

Cette situation inédite et injustifiable porte préjudice à des milliers d'enfants, d'étudiants et de parents qui font le va et vient vers le Centre en vain.

Ce centre, qui fut jadis un fleuron des établissements sanitaires, a dispensé ses prestations à moi-même, mon mari, mes frères, à des millions de Tunisiens de toutes les régions et sans doute M. Mekki et ses enfants devient aujourd'hui une coquille vide. C'est dire la révolution à l'envers. Au lieu d'obtenir une meilleure santé, hygiène...

La situation sanitaire semble se dégrader implacablement tout comme notre pouvoir d'achat.

Le droit des enfants passe par le droit à la santé et à l'éducation, or un enfant myope perd du coup tous ces droits, n'est-ce pas M. Abdellatif Mekki!

Messieurs les députés rien ne sert d'inscrire une batterie de droits qui ne seront jamais respectés pour tous (et surtout pour les plus vulnérables comme les femmes et les enfants). Il faut que chacun fasse sa part du boulot, alors comment le ministère de la Santé est-il incapable, durant une année, de recruter un ophtalmologue pour le Centre de médecine scolaire et universitaire de Tunis? Quelle est donc la situation à Kasserine, Tataouine ou Sidi Bouzid? Sans nul doute encore pire.

M. Mekki* indignez-vous svp et prenez les mesures qui s'imposent pour pallier à ces manquements chroniques très préjudiciables pour vos concitoyens à Tunis même et sans doute ailleurs. 

* P.E.S Tunis.

* Si on vous informe au ministère que tout va bien, je peux vous prouver le contraire et j'autorise Kapitalis à vous fournir mon adresse Email, l'objectif étant de tenter de rendre service à des milliers d'élèves et d'étudiants surtout qu'on est à la veille de la rentrée.