Le parti Afek Tounes a annoncé, mercredi à Tunis, son retour sur la scène politique après la rupture de son alliance (ou la fin de sa fusion) avec le Parti Républicain (Al-Jomhouri).
A travers ce retour sur la scène politique, les fondateurs d’Afek tounes cherchent à «apporter le plus aux défenseurs de la démocratie au moment où le pays traverse une grave crise», a expliqué Yacine Brahim, l'un des dirigeant de ce parti libéral et centriste, proche du milieu des affaires, lors d'une conférence de presse à laquelle ont pris part des membres dissidents de l’Assemblée nationale constituante (ANC). Evoquant «la crise de confiance» à laquelle fait face l'actuel gouvernement et la position d’Afek Tounes vis-à-vis de l'initiative de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), M. Brahim a indiqué que la démission de l'actuel gouvernement, exigé par cette initiative, «est une condition essentielle» pour engager le dialogue national, ainsi que la constitution d'un gouvernement de compétences non partisan présidé par une personnalité indépendante jusqu'au parachèvement de la seconde période de transition et l’organisation des prochaines élections. «La situation économique dans le pays ne peut s'améliorer sans une stabilité sécuritaire et des élections transparentes dans les plus brefs délais», a encore précisé M. Brahim, soulignant la nécessité d'engager une lutte contre le terrorisme et la dissolution des Ligues de protection de la révolution (LPR), des sortes de milices violentes au service du parti islamiste Ennahdha (au pouvoir). M. Brahim, qui n’a pas fait mystère auparavant des divergences profondes avec les dirigeants d’Al-Jomhouri qui l’ont amené, ainsi que ses camarades d’Afek Tounes, à retrouver leur liberté et leur indépendance, a préféré ne pas s’attarder sur ces divergences pour ne pas insulter l’avenir et laisser la porte ouverte à d’éventuelles coopération future entre les deux parties. Il faut dire qu’entre la rupture d’Afek Tounes avec Al-Jomhouri et l’annonce, aujourd’hui, de sa reconstitution en tant que parti à part, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et les positions entre les deux parties se sont rapprochées, Al-Jomhouri ayant mis fin à ses ambiguïtés et pris ses distances vis-à-vis d’Ennahdha. Tant mieux pour Al-Jomhouri qui a, tout de même, par les cavaliers seuls de sa direction, beaucoup perdu de sa crédibilité. Autour de Néjib Chebbi et Maya Jeribi, on ne compte plus en effet les partants. S'agissant d'Afek Tounes, qui a perdu lui aussi beaucoup de ses illusions et enregistré le départ de certains de ses fondateurs, et pas des moindres, la tâche ne va pas être facile. Mais la jeunesse de ses dirigeants peut être un atout pour reprendre le terrain perdu.
I. B. |