Le pays tourne. Les moutons sont prêts pour partager notre joie de l'Aïd à venir. Les ministres annoncent un bon redémarrage de l'économie et du tourisme tout en disant qu'on va voir ce qu'on va voir. Où est donc le problème?
Par Fathi B'Chir*
On n’arrête pas de nous dire que «la semaine prochaine», le syndicat des forces de police révèlera la liste des assassins de Chokri Belaid et de Mohamed Brahmi. On n’arrête pas de nous dire que la semaine qui vient sera décisive pour sortir de la crise gouvernementale. On n'arrête pas de nous dire que la Constitution est fin prête. On n'arrête pas de nous dire que l'entente est parfaite entre Nida Tounes et Ennahdha, la veille du lendemain où on dira le contraire. On n'arrête pas de nous dire que nul ne pense au «korsi» (siège, NDLR). Les médias n'arrêtent pas de nous révéler partiellement des faits graves dont on connaitra pas la suite. On n’arrête pas de nous dire… Bref. Il faut se rendre à l'évidence, chaque semaine a une semaine prochaine (et suivante). Mussalssal bila 7ad (feuilleton interminable, NDLR). Je vais patienter en chantonnant l’air de Dalida: «Paroles, paroles…». Je vais essayer de tenir jusqu'au 23 octobre 2014 ou pourquoi pas 2024. Il n'y a pas urgence. Le pays tourne. Les moutons sont prêts pour partager notre joie de l'Aïd à venir. Les ministres annoncent un bon redémarrage de l'économie et du tourisme tout en disant qu'on va voir ce qu'on va voir. Les soldes sont là. La pluie tombe même si ça fait trop mouillé ici ou là. Seul drame réel pour le pays, ces salauds de Capverdiens qui nous barrent la route du Brésil. Chagrin partagé. Pourquoi s'en faire. Tout va bien. Hamdulillah. Oh là là! A la semaine prochaine, la même. Celle qui suit celle que vous vivez (qui peut être la prochaine ou la prochaine de la prochaine). * Journaliste tunisien basé à Bruxelles. |