Halte au terrorisme fiscal d’Etat parrainé par les ministères de l’Enseignement supérieur, des Affaires sociales et des finances. Et dont les universitaires sont les principales victimes.
Par Mourad Regaya*
Le sujet d'actualité à travers tous les médias est celui du terrorisme qui a frappé dans plus d'une région faisant des martyrs à la fleur de l'âge que tout le monde pleure et glorifie, demandant la prise en charge de ses victimes directes ou indirectes; mais il y aurait un terrorisme d'Etat connu de tous, passé sous silence et qui perdure grâce au manque de mobilisation de ses détracteurs. Il s'agit du terrorisme fiscal qui nous est imposé durant le service actif, puis tout aussi, et avec le même criminel appétit après la retraite!!!
Ayant atteint l'âge de la retraite après 36 ans de services dans le secondaire, puis dans le supérieur, un arrêté, daté du 5 mai 2013, entrant en vigueur le 1er octobre dernier, me fait savoir le passage du service actif à la retraite et me donne l'occasion de prendre conscience d'un terrorisme fiscal d'Etat que je croyais limité au service actif, mais malheureusement pour moi, comme pour la plupart des retraités, nous poursuit de sa terreur noire après notre mise à la retraite!
Malgré la lettre de remerciement envoyée par le recteur de l'université de Sousse pour mes «bons et loyaux services», et après la remise des documents nécessaires à la constitution du dossier de pension, aucune justification ne nous est donnée par le service des ressources humaines de l'université concernant la base de calcul de notre pension explicitant les raisons de la dégringolade de notre revenu après la mise à la retraite, et la poursuite de notre imposition presque dans la même fourchette des universitaires actifs!
Le service en question chargé du conditionnement du salaire-pension ne prend certainement en charge durant cette opération que les enfants de moins de 20 ans, passant outre le fait qu'il pourrait y avoir des enfants de plus de 20 ans, étudiant à l'université, et que le retraité continuera d'assurer les charges (pour mon cas, par exemple, et quoique universitaire, je me devrais de payer l'inscription de ma fille étudiante en master pour la modique somme de 120 dinars!).
Le commun des mortels pourrait avancer que la situation financière grave de la CNRPS pourrait justifier tous les excès pour lui permettre de remonter la pente comme le demandait haut et fort, et dans plus d'une occasion notre collègue universitaire, ancien ministre des Finances, Houcine Dimassi, qui passa sous silence le vampirisme des caisses sociales, y compris la glorieuse CNRPS!
Utilisant le portail de la CNRPS, et m'y inscrivant par mon identifiant, j'ai été désagréablement surpris de la dégringolade de mon revenu entre le dernier mois du service actif (septembre 2013), et la pension du premier mois de la retraite (octobre2013) suite à un détournement de deniers digne des grands escrocs parrainé par les ministères de l'Enseignement supérieur, des Affaires sociales, et des Finances m'est offerte en direct :
*Mois de septembre 2013 : - Revenu Brut: 2.446.667; - Revenu Net: 1.751.166; - Montants moins: Retraite: 200.626; Cnam: 67.283; Capital décès: 7.835 ; Syndicat IJABA: 2.000; Sous total «Social»: 277.744; - Sous total «Impôts»: 417.757. = Montant global moins: 695.501
*Pension d'octobre 2013: - Revenu Brut: 2.081.432; - Revenu Net «Pension»: 1.666.020; - Montants moins: Sous Total Social (CNAM+Capital Décès)= 83.257+10407=93.664; Sous Total Impôts: 280.625+41123=321.748 = Montant global moins: 415.412.
Une audit de cette dégringolade atroce et injustifiée serait nécessaire à faire par les syndicats tels la FGERS, Ijaba, Cgtt, Utt, ou toute autre structure ayant des universitaires, ou des chercheurs parmi ses adhérents! Ce terrorisme d'Etat fiscal, n'utilisant pas des armes de guerre mais qui aurait les mêmes retombées non poursuivies par la loi pour la simple raison que l'Etat est «juge et partie», a des retombées tuant le pouvoir d'achat, l'aptitude de l'universitaire-chercheur à poursuivre sa mission créatrice même hors des structures, la dignité du fonctionnaire privé d'atteindre ses objectifs quoique mineurs durant le service actif, tout aussi après sa mise à la retraite; la lourde imposition, la pousuite du paiement du capital décès sont les deux porte-étendards du calvaire que vit l'universitaire tunisien.
Vive la révolution. Vive le dialogue national. Halte au terrorisme fiscal d'Etat parrainé par les trois ministères: Enseignement supérieur, Affaires sociales, et finances.
* Universitaire.