Encore un «coup de force» de la Troïka, mais cette fois c'est au niveau des conseils de 4 municipalités du gouvernorat de Ben Arous: Hammam-Lif, Hammam-Chatt, Mornag et Ezzahra. Selma Mabrouk, députée de l’opposition raconte sur sa page Facebook cette nouvelle manoeuvre anti-démocratique.
Par Selma Mabrouk*
Au prix de longues semaines de négociations avec les députés de la Troïka, les représentants de la société civile et les députés démocrates du gouvernorat avaient arraché une composition équilibrée des conseils municipaux cités plus haut assurant un tiers pour la Troïka, un tiers pour les partis démocrates (les deux députés élus sur les listes d'Ettakatol, Khemaies Ksila et moi-même ayant rejoint les rangs de l'opposition) et un tiers pour la société civile (UGTT, LTDH, Utica...). Avant notre retrait, le 25 juillet dernier, Selma Baccar, Khemaies Ksila, Maya Jribi et moi-même avons été «surpris» de voir que la liste des membres présentée par le chef du gouvernement était complètement différente de celle agréée par les députés de la région suite aux négociations. Nous avions donc refusé de parapher cette liste, ce qui aurait dû bloquer la procédure. Le président de l'Assemblée a quant même transmis ce document litigieux au Premier ministère qui l'a, à son tour adopté. Nous avons déposé alors une plainte à ce propos, il y a environ un mois, à l'instar des députés de la région de Sfax, qui avaient rencontré le même problème. La semaine dernière, la passation entre les anciens et les nouveaux conseils municipaux s'est faite grâce à un «passage en force» du gouverneur. Ces manoeuvres visent à installer dans les municipalités des gens partisans en vue de s'assurer les élections municipales prochaines, et ce par n'importe quel moyen, quitte à enfreindre l'organisation des pouvoirs publics transitoires. Et comme nous le montre l'expérience de nos collègues de Sfax qui, malgré le soutien accordé par le tribunal administratif, n'ont pas encore réussi à déloger les usurpateurs, il s'agit pour nous d'être plus offensifs et de manifester notre refus absolu de ces pratiques. Nous serons donc le jeudi 21, dès 13 heures, devant la municipalité de Hammam-Lif, en soutien aux partis démocrates et à la société civile pour dénoncer ces abus qui mettent en péril la transparence des élections et la neutralité des institutions publiques. * Députée de l’opposition. |