L’auteure, ancienne étudiante de Olfa Youssef à la Faculté des lettres de La Manouba, rend hommage à l’universitaire et écrivaine, qui lui a inculqué, ainsi qu’à ses camarades, «les grandes valeurs de la vie, à savoir le travail, le travail et le travail».
Par Olfa Rhymy
Madame, à la fin de votre réponse au président de la république Moncef Marzouki, vous lui avez lancé le défi de trouver un témoin visuel de vos agissements pendant l’ère révolue... Eh bien moi je peux témoigner – ayant été votre étudiante à la Faculté des lettres de La Manouba, pendant les années 90... J’étais étudiante en première année anglais, et Mme Olfa Youssef était chargée de notre cours d’arabe... Notre groupe – le 18 – était composé d’étudiants venant de milieux assez aisés, nous étions apolitiques, le reste des départements nous appelaient Hollywood, tellement nous étions – selon eux – superficiel et insignifiants... Nous étions un terrain très favorable à celui qui voudrait nous embrigader ou nous attirer vers une quelconque idéologie, surtout si ce dernier s’appelait Olfa Youssef. Mme Olfa Youssef nous attirait par ses grandes qualités professionnelles et pédagogiques... Elle n’avait pas 25 ans, mais quelle éloquence et quel talent! Elle nous a fait redécouvrir les délices de la langue arabe. Elle nous a inculqué les grandes valeurs de la vie, à savoir le travail, le travail et le travail... Jamais Madame Olfa Youssef n’a essayé de nous attirer vers une idéologie politique encore moins vers le régime en place! Mes ami(e)s qui sont aussi sur Facebook peuvent aussi en témoigner... Mais par les temps qui courent – qui rappellent d’autres époques tristement connues par le harcèlement des intellectuels – plus rien ne nous étonne!! Madame Olfa Youssef, je vous remercie pour tout mot que vous m’avez appris, pour tout le temps et l’effort que vous avez mis à nous éclairer, et je vous demande pardon!! |